Fraude fiscale : les redressements ont atteint un montant record en 2015

Par latribune.fr  |   |  258  mots
Dans son discours, le ministre des Finances en a profité pour tacler la majorité précédente avançant que la lutte contre la fraude ne représentait "que 16 milliards par an en moyenne" durant la présidence de Nicolas Sarkozy.
Le montant des redressements fiscaux a porté sur 21,2 milliards d'euros, selon Bercy. Et les sommes encaissées ont grimpé à 12,2 milliards d'euros. Même si c'est un record, pas de quoi pavoiser selon certains spécialistes qui estiment que le manque à gagner se situe entre... 60 et 80 milliards d'euros!

"En 2015, la lutte contre la fraude fiscale a conduit à un montant de redressements notifiés, en droits et pénalités, de 21,2 milliards d'euros contre 19,3 milliards d'euros en 2014, a annoncé Michel Sapin, jeudi 3 mars.

Et l'impôt dont les redressements ont le plus augmenté (+1 milliard d'euros en un an) est celui sur les sociétés.

Bercy assure que ses contrôles fiscaux sont de plus en plus efficaces

Dans son discours, le ministre des Finances en a profité pour tacler la majorité précédente, avançant que la lutte contre la fraude ne représentait "que 16 milliards par an en moyenne" durant la présidence de Nicolas Sarkozy.

Pourtant, selon le ministère des Finances, le nombre de contrôles fiscaux en 2015 a diminué, passant de 51.740 à 50.168 opérations. Bercy se targue ainsi de contrôles "mieux ciblés, orientés vers les manquements les plus importants".

"Peut mieux faire", dit la Cour des comptes

Concernant les sommes encaissées, Bercy ne parle pas de record mais évoque 12,2 milliards d'euros encaissés en 2015, contre 10,4 milliards précédemment, alors que le coût annuel de la fraude fiscale en général, selon certaines estimations, pourrait atteindre 60 milliards à 80 milliards d'euros, rappelle l'AFP.

En février, la Cour des comptes demandait des efforts supplémentaires au gouvernement pour mieux lutter contre la fraude fiscale. Elle réclame plus de moyens pour notamment augmenter le taux de recouvrement des créances fiscales, jugé très faible. Elle considérait toutefois que la coordination des administrations est "en progrès"