Hollande promet des baisses d'impôts si...

Par Fabien Piliu  |   |  347  mots
" En fonction des marges et seulement en fonction des marges dont nous pourrons disposer, il conviendra de poursuivre cette politique de réforme, de justice et de baisse des prélèvements pour les Français les plus modestes ", a déclaré ce mardi 3 mai François Hollande lors d'un colloque de la Fondation Jean Jaurès à Paris.
Lors d'un colloque organisé par la Fondation Jean Jaurès, le chef de l'Etat a entrouvert la porte à de nouvelles baisses d'impôts. Mais il faut que certaines conditions soient réunies.

Oui, mais... Si la France va mieux, une nouvelle baisse d'impôts pour les ménages n'est pas à exclure.

Ce ne serait pas la première fois que la fiscalité des ménages est allégée. Selon le chef de l'Etat, depuis 2014, les baisses d'impôts ont concerné 12 millions de contribuables et la prime d'activité touche trois millions de Français.

" Je sais que beaucoup de ceux-là avaient pu être concernés par des dispositions fiscales de la majorité précédente ou même de la nôtre. Il était donc de notre devoir de leur redonner ce qu'ils avaient acquitté pour le redressement de notre pays ", a expliqué François Hollande.

Une annonce, des questions

Deux questions se posent : quels sont les ménages qui seront concernés, sachant que moins d'un ménage sur deux acquitte actuellement l'impôt sur le revenu ? Comment seront financées ces éventuelles baisses d'impôts ? Sur ce point, François Hollande a expliqué qu'elles n'entreront en vigueur que si des marges de manœuvre sont possibles.

Concrètement, ce nouvel allégement de la fiscalité ne devra pas compromettre l'objectif de faire passer le déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2017. Sur ce point, Michel Sapin est très vigilant. Interrogé par Le Monde, le ministre des Finances explique que la priorité du gouvernement est " de respecter nos engagements en matière de réduction des déficits ", rappelant que si la France échouait, elle pourrait se voir infliger une amende de 4 milliards d'euros par Bruxelles pour non-respect du Pacte de Stabilité.

Une prise de risque minimale

Ce mardi matin, la Commission européenne a remis en cause l'objectif fixé par Paris. Bruxelles a annoncé qu'elle tablait sur un déficit public de 3,2% l'année prochaine.

Avec cette stratégie, François Hollande prend-il des risques ? Pas vraiment. Certes, si les marges de manœuvre ne sont pas au rendez-vous, il peut faire des mécontents. Mais comme sa cote de popularité est au plus bas, les dommages collatéraux semblent peu élevés.