JO Paris 2024 : la campagne internationale peut commencer

Par Fabien Piliu  |   |  796  mots
A partir de vendredi, le comité d'organisation de Paris 2024 coprésidé par Tony Estanguet peut lancer sa campagne de promotion à l'international.
Ce vendredi, les villes candidates à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont présenté la troisième et dernière partie de leur projet. Il est consacré à l'héritage, à la trace que peuvent et doivent laisser les Jeux. Paris, qui a présenté son nouveau slogan aujourd'hui, Los Angeles et Budapest peuvent commencer leur campagne de promotion à l'international.

Ce vendredi a été une date importante pour le comité d'organisation de Paris 2024. À triple titre. Comme ses concurrents de Los Angeles et de Budapest, il a remis au Comité international olympique (CIO) la troisième partie de son projet consacré à la trace et à l'héritage des Jeux, intitulé officiellement " Candidature File - Part III » / Games delivery, experience and venue legacy stage ".

Cette dernière partie est très importante. Elle doit faire la preuve que l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques ne se solde pas par des échecs financiers retentissants, échecs subis par la plupart des villes ayant organisé les précédentes éditions.

 " En 2005, alors que Paris faisait figure de favorite face à Londres pour les JO de 2012, la capitale britannique avait fait la différence sur cette question de l'héritage pour la jeunesse ", explique à La Tribune Guy Drut, membre du CIO et du comité paris 2024.

Pour convaincre les autres membres du CIO de choisir Paris le 13 septembre à Lima, le comité a donc peaufiné ses arguments, mettant l'accent sur les actions dans les écoles pour porter les valeurs de l'olympisme. Il devrait également insister sur le fait que l'organisation des Jeux permettra d'accélérer la transformation et la modernisation d'une partie de la banlieue nord de Paris avec la construction du village olympique sur l'Ile de Saint-Denis, qui sera ensuite transformé en logements, et celle de de nouveaux équipements. Il s'agit principalement d'un complexe de natation, qui sera situé à Saint-Denis et qui sera relié par une future passerelle au Stade de France, et d'une salle des sports de taille moyenne prévue à proximité de Bercy.

Un slogan en français et en anglais pour lancer la campagne de promotion à l'international

Une fois cette troisième partie du dossier remise au CIO, le comité Paris 2024 fera-t-il une pause. " Jusqu'au bout, et peut-être, ce que n'avions pas fait en 2012, nous continuerons à nous battre. Jusqu'à la dernière minute ", assure Guy Drut.

Le bleu de chauffe ne sera donc pas remisé, d'autant plus que les villes candidates ont été autorisées dès ce vendredi, à lancer leur campagne de promotion à l'international. Concrètement, elles pourront envoyer leurs ambassadeurs aux quatre coins du monde pour vanter les mérites de la candidature parisienne, utiliser les événements sportifs d'audience internationale pour s'exposer médiatiquement et surtout entrer dans le détail de leur dossier avec la centaine d'Olympiens appelés à voter au Pérou. Bref, il s'agira de faire du lobbying.

Avec quel slogan ? Après avoir opté pour " La force d'un rêve " pour la première partie de sa campagne, le comité d'organisation a choisi un slogan en anglais pour capter l'attention du plus grand nombre à travers le monde : " Made for sharing ". C'est plutôt bien vu. Il se décline bien évidemment en français  " Faits pour être partagés - pour ne pas froisser la fibre patriotique de ceux qui se jettent sur la moindre occasion pour tenter de gagner des voix dans les urnes. Sans surprise, le Front national a réagi par la voix de Florian Philippot, le vice-président du mouvement d'extrême-droite, qui s'est dit "choqué" par cette décision lors d'un entretien sur l'antenne de RTL ce vendredi. " Avec ce choix, on renonce au statut international du français ", a-t-il déclaré. Pitoyable. Peut-être faudrait-il que le marketing soit enseigné à l'Ecole nationale d'administration (ENA), où Florian Philippot a été formé.

Par ailleurs, il serait intéressant de savoir si les membres du Front national qui parcourent le monde pour tenter de récolter des fonds permettant de financer la campagne de sa présidente se contentent de la langue de Molière pour convaincre leurs investisseurs. Espérons qu'ils en profitent pour défendre la francophonie. Pour mémoire, selon l'Organisation de la Francophonie, 274 millions de personnes parlent le français à travers le monde. Soit trois moins que le nombre d'anglophones.

Un projet porté par tous

Plus sérieusement, quelles sont les chances de Paris, qui a déjà essuyé des revers en 2008 et 2012 ?

" Par rapport aux précédents projets de candidature, l'organisation a radicalement changé. La candidature de Paris 2024 est avant tout sportive, et elle est soutenue par le monde politique. Un monde politique qui, une fois n'est pas coutume, a déclaré l'union sacrée. Les principales personnalités de droite et de gauche, tous les groupes au Parlement soutiennent ce projet.

C'est également le cas des principales syndicales. Le sport démontre une fois de plus qu'il porte des valeurs universelles, non clivantes. C'est un atout formidable. Par ailleurs, notre dossier est de qualité, car il respecte tous les critères économiques, sociaux, environnementaux et sociétaux. Paris 2024 porte des valeurs olympiques qui laisseront des traces dans notre société ", poursuit Guy Drut.