L'État a déboursé près de 17 milliards d'euros pour financer le chômage partiel

Par AFP  |   |  446  mots
(Crédits : Reuters)
Avec 7,8 millions de salariés en chômage partiel fin mai, selon les chiffres donnés par la ministre du Travail, le gouvernement observe toutefois "une décrue". Au total, 31 milliards d'euros ont été inscrits dans le dernier budget rectificatif pour amortir l'activité partielle des entreprises.

7,2 millions en mars, 8,7 millions en avril... selon les estimations de la Dares. Au cours du mois de mai, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a indiqué mercredi que le chômage partiel avait concerné 7,8 millions de salariés, mais "moitié moins d'heures" qu'au mois d'avril.

"Fin mai, 7,8 millions de Français ont été en chômage partiel, mais c'est moitié moins d'heures qu'en avril, la décrue est vraiment manifeste, c'est vrai dans le commerce et le bâtiment", a-t-elle détaillé au micro de Radio Classique.

"Au total, depuis le début, on a dépensé pas loin de 17 milliards d'euros" pour financer cette activité partielle, a-t-elle dit. 31 milliards d'euros ont été inscrits dans le dernier budget rectificatif pour payer la facture.

Lire aussi : Fraude au chômage partiel: «Entre l'erreur et les faux, la réponse sera graduée»

"En mai, dans le secteur privé, un salarié sur deux est allé travailler sur son lieu de travail, un sur quatre (était) en télétravail, un quart en chômage partiel, en garde d'enfant ou en arrêt maladie", a-t-elle précisé.

"Dangereux pour l'emploi"

"Un quart de la force de production en moins, c'est beaucoup dans un pays, cela a contribué à la récession", a-t-elle dit, estimant que "ça devient vraiment dangereux pour l'emploi si ça ne reprend pas plus massivement".

Appelée à commenter une phrase d'Emmanuel Macron indiquant dimanche soir qu'il faudrait "travailler davantage", la ministre a répondu: "Aujourd'hui, notre enjeu, c'est de travailler tous".

Lire aussi : "Travailler et produire plus": le "pacte productif" de Macron pour "éviter au maximum les licenciements"

Selon les derniers chiffres de la Dares, le service statistiques du ministère, publiés mercredi, "en mai, 5% seulement des salariés étaient dans une entreprise dont l'activité s'était arrêtée, après 12% en avril et 19% en mars".

Les entreprises, qui font une demande d'activité partielle pour un volume d'heures, ont un an pour faire leur demande d'indemnisation.

Interrogées dans le cadre de l'enquête "Acemo" (activité et conditions d'emploi de la main-d'oeuvre pendant la crise sanitaire Covid-19), les entreprises voient comme "principales difficultés" de la reprise "la disponibilité limitée de certains salariés, l'organisation de l'activité de manière à respecter la distanciation sociale, et le manque de débouchés".

S'agissant des mesures de protection individuelles liées à la crise sanitaire, "les entreprises qui estiment qu'elles diminuent la productivité ou augmentent les coûts représentent la moitié des salariés et celles qui pensent cet impact supérieur à 10% emploient un cinquième des salariés".

Lire aussi : Covid-19 : 13,3 millions de demandes de chômage partiel, les jeunes en première ligne