La CGT va porter plainte contre Gattaz pour diffamation

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Du côté du gouvernement, le Premier ministre Manuel Valls a "fermement condamné" les déclaration de Pierre Gataz, jugeant que ces propos n'étaient "pas acceptables".
Dans une interview publiée par Le Monde lundi, le patron du Medef dénonçait la CGT et appelait à "ne pas céder au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur" dont useraient des "minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes".

La CGT "a décidé de porter plainte pour diffamation" contre le président du Medef, Pierre Gattaz, après ses propos polémiques accusant les militants de la CGT de se comporter en "terroristes", a annoncé mardi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez lors d'un déplacement à Fougères (Ille-et-Vilaine).

"C'est un appel à l'insurrection contre la CGT, en tout cas à des violences contre la CGT", a-t-il estimé, ajoutant: "On en a déjà subi", et évoquant "un militant de la CGT qui est entre la vie et la mort à Marseille".

Philippe Martinez avait déjà dénoncé ces propos comme "scandaleux" lundi, rejoint par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui les avait jugés "inacceptables".

Dans une interview publiée par Le Monde lundi, le patron du Medef dénonçait la CGT et appelait à "ne pas céder au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur" dont useraient des "minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes".

Des propos "pas acceptables" pour Valls

Du côté du gouvernement, le Premier ministre Manuel Valls a "fermement condamné" les déclaration de Pierre Gataz, jugeant que ces propos n'étaient "pas acceptables".

"J'ai appelé chacun, dans ce moment où il y a des tensions, à être au niveau du débat. [...] Je suis très respectueux du patronat, bien évidemment, [...] mais tout mot qui tend les rapports entre les organisations dans le débat public, dans le débat social, et entre les personnes n'est pas le bienvenu", a-t-il déclaré à la sortie de l'Assemblée nationale, où il a rencontré les députés socialistes.

Le Premier ministre a parlé de la CGT comme d'un syndicat "dont l'histoire s'inscrit dans l'histoire de France au XXe siècle, dans les luttes sociales, dans celle de la résistance, qui est une grande organisation aujourd'hui".

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a dénoncé, elle,  l'"outrance" des propos du patron du Medef, les jugeant "choquants, bien évidemment", tout en soulignant qu'il y avait "eu aussi parfois de Philippe Martinez des mots qui ont été durs de la même manière".

Une ligne également suivie par le porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale Hugues Fourage, qui a jugé mardi que la "stratégie de tension" de la CGT "donnait de la France l'image d'un pays paralysé, conforme aux pires clichés du French bashing".

(avec AFP et Reuters)