La cote de popularité de Macron retrouve des couleurs

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  653  mots
Selon la dernière vague du baromètre BVA-La Tribune-Orange, avec 45% d'opinions positives, Emmanuel Macron a interrompu la chute de sa cote de popularité. Mais le président apparaît comme de plus en plus clivant: si les retraités et les milieux aisés le soutiennent, il perd du terrain chez les actifs et les milieux populaires.
L'enquête mensuelle BVA-La Tribune-Orange indique une légère remontée de 2 points de la cote de popularité d'Emmanuel Macron (45% d'opinions favorables contre 43% en août). Mais le président est jugé de plus en plus clivant.

Pour cette rentrée, Emmanuel Macron connaît une embellie. Alors qu'entre juillet et août, sa cote de popularité avait chuté de 11 points, passant de 54% à 43% d'opinions favorables, en septembre, le président regagne 2 points (45%), selon la dernière vague de septembre de l'Observatoire de la politique nationale qui associe BVA, La Tribune et Orange(*). Alors, certes, il y a toujours davantage de gens (51%) à avoir une opinion négative de lui, mais, au moins, la chute enregistrée depuis quatre mois semble enrayée.

Un président de plus en plus clivant

Le problème pour le président, c'est qu'il apparaît de plus plus clivant. Il est mieux soutenu par les retraités - malgré la hausse annoncée de la CSG - , les Français les plus favorisés, et les sympathisants de la droite, alors qu'il est en perte de vitesse à la gauche du PS, chez les actifs, et dans les catégories populaires. Ainsi, dans le détail, les bonnes opinions en faveur du président progressent de 9 points chez les Français âgés de plus de 65 ans (56%), alors qu'elles régressent de 2 points (39%) chez les moins de 50 ans, et de 4 points auprès des salariés (40%). De même, les bonnes opinions restent faibles chez les Français ayant des revenus mensuels inférieurs à 2.500 euros (-2 points, à 38%), alors qu'elles progressent de 11 points chez ceux gagnant plus de 3.500 euros.

Par couleur politique, la popularité du président baisse de 5 points chez les sympathisants de gauche (25% de bonnes opinions) et même de 10 points auprès de la gauche non socialiste (13%). En revanche, les proches du PS restent de bons soutiens, en progression de 10 points (61%). A droite aussi, les bonnes opinions progressent (+11 points à 49%)... même au Front National où Emmanuel Macron gagne 14 points, avec, tout de même certes, seulement 24% d'opinions favorables.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, profite lui aussi de l'accalmie avec 48% d'opinions positives, soit un gain de 2 points en un mois.

Un gouvernement jugé cohérent  mais inégalitaire

Point intéressant, l'enquête BVA-La Tribune-Orange s'est livrée à un comparatif historique des premiers gouvernements d'un président. Il apparaît ainsi que le gouvernement d'Emmanuel Macron est globalement mieux jugé que les premiers gouvernements d'Hollande, Sarkozy et Chirac sur la cohérence, mais moins bien concernant l'égalité sociale. Ainsi, l'opinion reconnaît globalement la conformité entre les engagements de campagne et l'action menée: 71% des Français considèrent que les engagements sont tenus, ils étaient 58% à l'époque de François Hollande après 4 mois de mandat, 54% pour Nicolas Sarkozy et 48% sous Jacques Chirac.

De même, 42% jugent que l'exécutif mène les réformes à un bon rythme, ce qui en fait le gouvernement le "mieux" évalué par rapport aux autres débuts de gouvernement, tels ceux de François Hollande (29%), de Nicolas Sarkozy (40%) et de Jacques Chirac (28%). A noter que 36% des sondés estiment que l'actuel gouvernement va même trop vite...

En revanche, sur la question des efforts demandés aux Français, les résultats sont plus mitigés. Seuls 25% des Français jugent que le gouvernement répartit équitablement ces efforts. Ce qui place le gouvernement du président Macron au niveau de Jacques Chirac en 1995 (25%) et en dessous des premiers gouvernements sous Hollande (41%) et Sarkozy (31%).

Au sein du gouvernement, portées par l'actualité, certaines personnalités commencent à émerger. C'est le cas de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui progresse de 8 points à 48%, et du porte-parole Christophe Castaner, en hausse de 9 points à 60%.

 Enfin, s'agissant des personnalités politiques hors gouvernement, il est à noter qu'au Front National, les bisbilles internes ont laissé des traces : la cote de popularité de Florian Philippot chute ainsi de 12 points (54%) auprès des militants, et celle de Marine Le Pen de 7 points (88%).

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(*) Enquête réalisée du 25 au 26 septembre auprès d'un échantillon de 1.092 personnes.