La Cour des comptes épingle les frais de fonctionnement de Bpifrance

Par Anaïs Cherif  |   |  474  mots
Nicolas Dufourcq, directeur général de la BPIfrance.
Augmentation de 40% des salaires en trois ans, 6,6 millions d'euros en voitures de fonction, 64.000 euros de notes de taxis... Dans un rapport à paraître mi-novembre, dévoilé par Le Point, la Cour des comptes alerte sur les dépenses de Bpifrance.

La Cour des comptes s'est penchée sur les frais de fonctionnement de Bpifrance et conteste sa grille salariale. Créée en 2012, la BPI résulte de la fusion de la banque des PME Oséo, de la Caisse des dépôts et consignations Entreprises et du Fonds stratégique d'investissement. Le Point révèle que 28 cadres dirigeants de BPI Investissement, l'une des deux entités du groupe public, ont profité d'une augmentation de salaire de 15% en 2014 et de 23% en 2015, avec un salaire moyen de 245.000 par an. Du côté de BPI Financement, la rémunération de 42 cadres supérieurs est passée de 107.000 à 149.000 euros en quatre ans. Le Point assure que parmi les "8 cadres les plus importants de la BPI, 7 d'entre eux ont des augmentations annuelles de 12%, soit 40% entre 2012 et 2015". Des augmentations "contestables", selon la Cour des comptes.

La BPI justifie ces nouvelles rémunérations comme étant des ajustements nécessaires "par rapport au marché pour ce type de responsabilités", rapporte Les Echos. La banque assure que les salaires de son comité exécutif reste "toujours inférieurs en moyenne à ceux de grandes entreprises publiques telles que SNCF ou La Poste", toujours selon le quotidien économique.

64.000 euros de notes de taxi en 2015

La Cour des comptes dénonce également les frais de taxi de la BPI. D'après Le Point, ils s'élèvent à 64.000 euros pour dix directeurs en 2015, soit environ 530 euro par mois et par tête. En parallèle, la banque a investi 6,6 millions d'euros la même année pour les voitures de fonction de 604 salariés. Elle justifie : "Le sujet des taxis n'en est pas un : les collaborateurs se déplacent énormément, y compris le week-end pour l'étranger. Ces déplacements imposent parfois l'usage de taxi pour des montants en fait raisonnables", souligne Les Echos.

Dans son rapport, la Cour des comptes estime que l'établissement remplit son rôle auprès des PME et des ETI en France.

La Cour des comptes "déplore la publication" du Point

Dans un communiqué de presse, la Cour des comptes "déplore la publication, le 19 octobre sur le site du Point, d'un article évoquant des observations provisoires relatives à la Banque publique d'investissement (BPI)". Evoquant son devoir d'information des citoyens, la Cour rappelle qu'il lui "appartient le cas échéant de rendre publiques ses observations, une fois qu'elles sont définitives. La publication prématurée d'observations provisoires, de nature confidentielle, porte atteinte au bon déroulement des procédures qui encadrent la phase contradictoire des travaux de la Cour, ainsi qu'à la bonne information des citoyens." La Cour des comptes souligne que "la procédure contradictoire n'est pas achevée" et qu'elle "arrêtera ses observations définitives au terme de cette procédure et au vu des réponses qui seront apportées".