La popularité de Macron chute aussi chez les chefs d'entreprise

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  534  mots
Ces résultats sont étonnants car l'appréciation de l'action du président de la République à l'égard des entreprises est globalement bonne.
Tout juste plus de un dirigeant sur deux se déclare satisfait de l'action du président de la République, alors qu'il emportait une très large adhésion avant l'été (75%), selon "La grande consultation" réalisée par Opinion Way pour CCI France/La Tribune/Europe 1.

Comme avec l'ensemble des Français, la cote de popularité d'Emmanuel Macron a pris un sacré coup durant l'été chez les entrepreneurs. Interrogés en septembre dans le cadre de "La grande consultation" par Opinion Way pour CCI France/La Tribune/Europe 1*, les 607 dirigeants d'entreprise sont un peu plus de un sur deux (52%) à se déclarer satisfait de son action, soit une chute de 23 points depuis le début de la période estivale.

Septembre sonne la fin de l'euphorie collective. En cette période de rentrée, l'indicateur de l'optimisme chute de 112 à 97, soit le score le plus bas depuis le début du baromètre. Les dirigeants d'entreprise se déclarent avant tout inquiets (37%, +9 points) et méfiants (33%, +5 points). Le sentiment que "c'était mieux hier" prédomine (43%, +10 points) au détriment de la confiance en l'avenir : 28% estiment que "ce sera mieux demain", soit une chute de 7 points depuis juin.

Ce désenchantement touche surtout les dirigeants d'entreprise de moins de 10 salariés. Chez ces derniers, l'indicateur de l'optimisme enregistre une très forte baisse (-17 points) passant de 112 à 95 par rapport à la vague précédente. Toutes tailles d'entreprise confondues, les dirigeants se sentent de plus en plus inquiets et méfiants.

Des dirigeants préoccupés par la situation de leurs salariés ?

Ces résultats sont étonnants, car l'appréciation de l'action du président de la République à l'égard des entreprises est globalement bonne. Une grande majorité des chefs d'entreprise (78%) estiment, par exemple, que le projet de contrats de chantier est une bonne chose, notamment les dirigeants des secteurs de l'industrie (80%), de la construction (83%) et surtout du commerce (85%). Idem pour le plafonnement des indemnités prud'homales, plébiscité par plus des deux tiers (68%). Seule la vente des participations de l'Etat dans certaines entreprises ne les satisfait pas, plus de la moitié y sont défavorables surtout chez les dirigeants de très petites entreprises (de 0 à 9 salariés).

De la même manière, les trois-quarts des dirigeants adhèrent au projet de créer un poste de médiateur entre les directeurs des URSSAF et les entreprises, 59% approuvent la mesure de simplification réglementaire. Pour mémoire, au 1er septembre, "toute nouvelle norme réglementaire doit être compensée par la suppression ou, en cas d'impossibilité avérée, la simplification d'au moins deux normes existantes" avait annoncé le Premier ministre Edouard Philippe fin juillet.

En réalité, ce qui préoccupe les chefs d'entreprise c'est la situation de leurs salariés. Si près des deux-tiers (65%) se sentent privilégiés par la politique économique du gouvernement, seuls 6% d'entre eux ont le sentiment que les salariés sont davantage favorisés. L'état d'esprit des dirigeants refléterait-il alors une empathie de leur part à l'égard des salariés et de leur situation ?

Quoi qu'il en soit, cette place avantageuse les rend sereins concernant leur propre sort : 68% des dirigeants continuent de se dire confiants lorsqu'ils pensent à l'avenir de leur entreprise à court terme (-1 point).

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