La popularité de Macron se dégrade à nouveau

Par Grégoire Normand  |   |  733  mots
"Emmanuel Macron est impopulaire dans quasiment toutes les catégories de population, même s’il l’est toujours un peu moins auprès des cadres (58%; +2)" explique BVA. (Crédits : Reuters)
Pour le troisième mois consécutif, la cote de popularité d'Emmanuel Macron s'effrite à nouveau, selon le dernier baromètre BVA pour La Tribune/RTL/Orange. 32% des Français déclarent avoir une opinion favorable du chef de l'Etat contre 67% qui ont une mauvaise opinion. Sur cette période, le président de la République a ainsi perdu 9 points de popularité pour atteindre son plus bas niveau depuis qu'il a été élu.

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Emmanuel Macron. Après un été plombé par l'affaire Benalla,  la cote de popularité du président de la République continue de se dégrader pour atteindre son point le plus bas depuis son élection en mai 2017. Selon (*) le dernier baromètre de la politique nationale BVA pour La Tribune/Orange/RTL, la part des répondants ayant une opinion favorable a atteint 32% en septembre, soit deux points de moins que lors de la dernière enquête réalisée en août.

A l'inverse, la part des opinions défavorables s'élève à 67%, soit son niveau le plus haut depuis son accession à la fonction suprême. A titre de comparaison, il se situe au même niveau que son prédécesseur François Hollande en septembre 2013, après la même durée d'exercice du pouvoir.

Impopulaire dans toutes les catégories (dont les retraités, très déçus)

L'examen des résultats du sondage indique que le locataire de l'Elysée est "impopulaire dans quasiment toutes les catégories de population, même s'il l'est toujours un peu moins auprès des cadres (58%; +2)". Chez les retraités, ils sont désormais 66% à exprimer une mauvaise opinion à l'égard du chef de l'Etat alors que cette catégorie représentait un socle important de son électorat. Et le mécontentement pourrait encore s'amplifier avec la future réforme des retraites programmée dans les prochains mois.

Au plan politique, si son socle des sympathisants de la République en marche se renforce (+9 points de bonnes opinions à 96%), il perd du terrain auprès des autres forces politiques. C'est par exemple le cas chez les sympathisants du Parti socialiste où il récolte 22% de bonnes opinions contre 28% lors de la dernière enquête. Il perd également de la popularité (-2 points à 35%) chez les sympathisants Les Républicains.

En dépit de cette baisse de popularité, les partis d'opposition ne profitent pas de cette érosion pour se placer face au parti de la majorité. "Aucun des partis testés n'apparaît aux yeux d'une proportion significative de Français comme étant en mesure de « faire mieux » que le gouvernement s'il était au pouvoir, qu'il s'agisse du Rassemblement national (21%), de la France insoumise (20%), des Républicains (18%) ou du PS (13%)" note BVA. En revanche, pour l'organisme de sondages, ces résultats marquent un renforcement du sentiment d'opposition chez les Français.

"Plus problématique pour Emmanuel Macron, la proportion de personnes affichant leur opposition à l'égard de sa politique se renforce nettement depuis juillet, signe d'un durcissement des opinions à son égard : 45% des Français déclarent désormais être opposés à son action et à celle du gouvernement, soit une hausse de 6 points."

Une opinion peu sensible

Par catégorie, les forces contestataires sont plus visibles, notamment chez les retraités mais aussi chez les actifs du secteur privé (43%; +8 points). Pour BVA, ces résultats indiquent que "les salariés sont peu sensibles au discours du gouvernement sur les mesures censées leur profiter (suppression des cotisations chômage et maladie, suppression des cotisations salariales sur les heures supplémentaires...)."

Malgré tous les efforts de communication déployés pour sensibiliser l'opinion publique à "la valeur travail", la stratégie du gouvernement semble peu convaincante.

Stabilité pour Édouard Philippe

Du côté du Premier ministre, la part des bonnes opinions se stabilise à 39% en septembre contre 38% en août. A l'opposé, la part des mécontents diminue à 59% ce mois-ci contre 61% en août. Chez les personnalités politiques, 35% des interrogés indiquent que Nicolas Hulot doit avoir davantage d'influence dans la vie politique française malgré sa démission fracassante fin août.

L'ancien ministre de la Transition écologique et des solidarités est suivi par le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (31%) et Alain Juppé (30%).

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(*) Méthode : enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 26 au 27 septembre 2018 à partir d'un échantillon de 1011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne de référence du ménage et de la personne interrogée, région et catégorie d'agglomération.