La production industrielle repart à la baisse, signe d'un « affaiblissement de l'économie française »

Par latribune.fr  |   |  559  mots
L'Insee note que « la production de certaines branches intensives en énergie baisse fortement ». (Crédits : Reuters)
La production des trois derniers mois est « en forte baisse » par rapport à la même période en 2022, dans la sidérurgie (-33,7%), la fabrication de pâte à papier, papier et carton (-18,4%) et la fabrication de produits chimiques de base (-10,6%).

La production industrielle a baissé de 0,3% en France en août sur un mois (après +0,5% en juillet), tout comme celle de la seule industrie manufacturière (-0,4%, après +0,4%), a annoncé l'Insee, ce jeudi 5 octobre. Sur un an, la production des trois mois de juin à août est supérieure de 0,7% à celle des mêmes mois de 2022, et la production manufacturière est en hausse de 0,5%. L'Insee note cependant que « la production de certaines branches intensives en énergie baisse fortement ».

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« Dans le contexte de prix élevés de l'électricité et du gaz facturés aux entreprises compte tenu des contrats négociés en 2022 pour 2023, les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, susceptible de peser sur leur production », remarque l'Institut de la statistique, comme pour juillet.

 « Un affaiblissement de l'économie française » ?

La production des trois derniers mois est ainsi « en forte baisse » par rapport à celle des trois mêmes mois de 2022 dans la sidérurgie (-33,7%), la fabrication de pâte à papier, papier et carton (-18,4%) et la fabrication de produits chimiques de base (-10,6%).

« Globalement, ce rapport n'est pas bon et indique un ralentissement encore plus prononcé de la dynamique industrielle », a commenté Charlotte de Montpellier, économiste chez ING France, dans un communiqué.

Les indicateurs pointent vers « un affaiblissement de l'économie française au cours du troisième trimestre », estime-t-elle. L'Insee a revu à la baisse ses statistiques pour juillet, avec une hausse de la production industrielle à +0,5%, contre +0,8% annoncé il y a un mois, et une progression de la seule production manufacturielle à +0,4% contre +0,7%.

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Forte contraction de l'activité du secteur privé

La publication de l'Insee intervient au lendemain de celle de l'indice PMI composite publié par S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCBO). L'activité du secteur privé en France a connu une « forte contraction » en septembre, tant de l'activité manufacturière que de celle des services. Cet indice, qui compare le volume d'activité à celui du mois précédent, s'est établi à 44,1 en septembre, contre 46 en août, note S&P dans un communiqué, « la plus forte contraction depuis novembre 2020 ».

Une valeur supérieure à 50 est synonyme d'expansion de l'activité, tandis qu'une valeur inférieure à ce seuil est synonyme de contraction. L'affaiblissement de la demande « a entraîné une accélération de la baisse de l'activité dans le secteur manufacturier comme dans le secteur des services », observe S&P, qui ajoute que « la diminution des carnets de commandes s'est également traduite par une réduction du volume des affaires en attente dans l'ensemble du secteur privé ».

L'emploi cependant a continué de progresser, mais cette hausse « a entièrement reposé sur le secteur des services, les fabricants ayant au contraire de nouveau supprimé des postes au cours du mois ». En outre, les perspectives d'activité à douze mois sont tombées à leur plus bas depuis octobre 2020. Les tensions inflationnistes s'étant accentuées dans le secteur des services, tant l'inflation des prix payés que celle des prix facturés se sont par ailleurs accélérées dans l'ensemble du secteur privé français en septembre.

(Avec AFP)