Inflation : pendant que les prix alimentaires baissent... ceux de l'énergie remontent

La hausse des prix s’est établie à 4,9% en septembre, une même hausse que celle d’août, mais plus élevée que celle des mois précédents. En cause, des prix de l’énergie qui remontent depuis quelques mois, ternissant la nette baisse enregistrée par ceux des produits alimentaires. De quoi peser sur la consommation française en repli de 1,9% sur un an en août.
L'inflation alimentaire a ralenti, à 9,6% sur un an, contre 11,2% en août.
L'inflation alimentaire a ralenti, à 9,6% sur un an, contre 11,2% en août. (Crédits : Reuters)

La France n'en a pas fini de l'inflation...loin de là. Celle-ci a, certes, largement ralenti depuis les sommets atteints à l'été 2022 au-delà des 10%, mais elle n'en demeure pas moins en progression. En témoignent les chiffres de septembre. La hausse des prix a ainsi atteint 4,9% sur un an, selon une première estimation publiée ce vendredi 29 septembre par l'Insee et qui doit encore être confirmée par une seconde estimation qui sera publiée mi-octobre.

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Si la progression est stable par rapport au mois précédent, elle s'est accélérée au regard des hausses observées en juillet (4,3%) et en juin (4,5%). Même stabilité observée du côté de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), indicateur de référence pour les comparaisons entre pays européens. Il a progressé de 5,6% sur un an en septembre contre 5,7% en août.

Les prix alimentaires se stabilisent mais l'énergie flambe

Comment expliquer ce regain d'inflation alors même que celle des prix alimentaires s'essouffle enfin ? Elle a, en effet, ralenti, à 9,6% sur un an, contre 11,2% en août. La baisse est, d'ailleurs, particulièrement marquée sur les produits frais à 4,1% après 9,4% en août.

Du côté des produits manufacturés et des services, la hausse des prix a également connu un ralentissement par rapport au mois d'août à respectivement 2,9% et 2,8% en septembre. Pour ce qui est des services, ce phénomène s'explique notamment par la modération des hausses de prix dans les services de transport et d'hébergement, analyse l'Insee.

Mais, « le ralentissement sur un an des prix de l'alimentation, des services et des produits manufacturés (est) contrebalancé par l'accélération des prix de l'énergie », tranche l'Institut national de la statistique et des études économiques.

Comme toute l'Europe, la France est soumise aux variations des prix de l'énergie. Or ces derniers ont grimpé de 11,5% en septembre, là où ils avaient plus modestement augmenté de 6,8% entre août 2022 et août 2023.

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Baisse de la consommation

De quoi peser sur le portefeuille des Français soumis également à un coût de l'endettement en augmentation suite à la hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Le 14 septembre dernier, cette dernière a opéré son dixième relèvement consécutif de son taux de référence de 25 points de base, le portant ainsi à 4%, soit le plus haut niveau de son histoire.

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En conséquence, les ménages consomment de moins en moins. En août, leur consommation s'est ainsi contractée d'1,9% sur un an et de 0,5% sur un mois, selon l'Insee, ce vendredi.

Des chiffres qui confirment la la lente baisse observée depuis plusieurs mois, particulièrement visible pour les dépenses alimentaires qui se sont établies à 7,3% sur un an. En août, la consommation de ces produits a encore diminué de 0,5%, comme en juillet, à cause du recul des achats de produits agroalimentaires et agricoles, mais aussi par celui de la consommation de tabac qui avait connu une légère hausse en juillet.

Egalement en baisse, la consommation des biens fabriqués a diminué de 0,5% sur un mois en août alors qu'elle avait connu une hausse de 1,7% en juillet. Cette chute s'explique « à la fois par un nouveau recul des achats de chaussures et cuir et par la diminution des dépenses en habillement et en textile », précise l'Insee.

Enfin, dans le secteur de l'énergie, les dépenses des ménages continuent de « diminuer légèrement » (-0,6% en août après -0,3% en juillet), sous l'effet d'un nouveau recul des achats de fioul et gasoil.  La consommation de gaz et d'électricité est, elle, « quasi stable » sur un mois.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 30/09/2023 à 10:30
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C'est une bonne nouvelle, l'obésité va régresser, les français mangent trop.

à écrit le 30/09/2023 à 8:49
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Ils veulent nous appauvrir.

à écrit le 29/09/2023 à 16:28
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Si certains consomment moins cela signifie simplement qu'ils consommaient trop avant ,il n'y a pas de quoi s'alarmer.

le 29/09/2023 à 17:18
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A ceci près que les données de l’INSEE ont déjà montré une baisse de 17 % de la consommation alimentaire dans le pays. Sans précédent dans l’histoire récente.

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