La Sécurité sociale à l'équilibre en 2020, le pari du gouvernement

Par Fabien Piliu  |   |  423  mots
Lors de son discours de politique générale, Edouard Philippe a indiqué qu'il présenterait "dès la rentrée" un budget pour 2018 et une loi de programmation des finances publiques quinquennale, qui devraient permettre à la Sécurité sociale d'atteindre l'équilibre à l'horizon 2020.
Lors de son discours de politique générale, Edouard Philippe, le Premier ministre a fixé à 2020 le retour à l'équilibre de la Sécurité sociale. Avec quelle méthode ?

Lors du quinquennat précédent, l'opposition et une partie des commentateurs avaient regretté l'absence de cap, de vision de la part de l'exécutif, ce qui le l'a pas empêché de lancer un certain nombre de mesures, notamment pour redresser la compétitivité du made in France. Au début du nouveau quinquennat, Edouard Philippe, le Premier ministre prend l'exact contre-pied de ses prédécesseurs à Matignon. Un cap est fixé, mais le contenu des réformes est encore à préciser. Entre les promesses de campagne et l'action gouvernementale, les écarts sont parfois importants.

Lors de son discours de politique générale, prononcé ce mardi, le chef du gouvernement a indiqué qu'il présenterait "dès la rentrée" un budget pour 2018 et une loi de programmation des finances publiques quinquennale, qui devraient permettre à la Sécurité sociale d'atteindre l'équilibre "à l'horizon 2020". Ce n'est pas arrivé depuis 2001 ! Rappelons que le déficit global de la Sécurité sociale a été évalué à 4,2 milliards d'euros par l'ancien gouvernement, fonds de réserve des retraites (FRR) compris. Hors FRR, il devrait atteindre 400 millions d'euros.

Tenir compte des promesses de campagne

"Nous devrons d'ici là définir de nouvelles règles permettant de proscrire dans la durée le déficit de nos comptes sociaux ", a-t-il déclaré devant l'Assemblée nationale, tout en souhaitant "préserver les équilibres de notre système de retraites tout en le rendant plus juste et plus lisible".

La partie ne sera pas facile. Lors de la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron a annoncé son intention de réaliser 15 milliards d'euros d'économies dans le domaine de la santé sur le quinquennat.

Mais cet objectif se heurte à l'augmentation naturelle des dépenses, liée notamment au vieillissement de la population et à l'augmentation des maladies chroniques, et à la réalisation de certaines promesses. Emmanuel Macron a notamment promis le remboursement intégrale des soins dentaires, d'optique et de prothèses auditives. Sachant que le coût annuel de cette mesure est estimé à 4,4 milliards d'euros, atteindre l'équilibre de la Sécurité sociale sera un tour de force. Annoncé mardi par le Premier ministre, le relèvement prochain du paquet de cigarettes à 10 euros ainsi que le coup d'accélérateur donné à la télémédecine et à la prévention ne devrait pas suffire. Très attendu par les professionnels de santé, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2018 devrait apporter les éléments de réponse à toutes les questions qu'ils se posent.