Le chômage repart à la hausse en mai (+0,3%)

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  465  mots
En mai, le nombre des demandeurs d'emploi est reparti à la hausse avec 9.200 inscrits de plus en un mois en catégorie "A".
C'est raté pour la passe de trois. Après une baisse du nombre des demandeurs d'emploi durant deux mois consécutifs, il y a eu 9.200 inscrits supplémentaires (catégorie"A") en mai. Mais, sur trois mois la courbe reste descendante.

"Heureusement", l'actualité du Brexit fera passer la nouvelle au second plan... Mais, sur le front du chômage, c'est raté pour la passe de trois. Après deux mois consécutifs de baisse en mars et avril, fait unique depuis 2011, le nombre des demandeurs d'emploi est en effet reparti légèrement à la hausse en mai avec 9.200 inscrits en plus en catégorie "A", soit une hausse de 0,3% (en France métropolitaine mais aussi en incluant les DOM).

Sur les trois derniers mois, la tendance reste toutefois orientée à la baisse avec -70 700 (-2,0 %). Au total, il y a donc maintenant 3.520.300 demandeurs d'emploi en catégorie "A" (3.775.700 en incluant les DOM.

Si, l'on tient compte cette fois des catégories "B et C", c'est-à-dire des demandeurs d'emploi ayant eu une activité partielle dans le mois, le nombre total des inscrits "A,B et C" grimpe de 0,6% en un mois (5.726.400 en incluant les DOM) mais la tendance reste aussi orientée à la baisse sur trois mois (-0,7%). En incluant toutes les catégories "A, B, C, D et E) le nombre des demandeurs d'emploi est orienté à la hausse (0,8% sur un mois) avec un total de 6.484.200.

Forte hausse des chômeurs en formation

A cet égard, il est important de noter que la catégorie "D", celle qui "accueille" notamment les chômeurs en formation, a bondi de 4,9% sur un mois et de 7,6% sur trois mois. Il faut voir là les premiers résultats du "plan 500.000 formations pour les chômeurs" décidé par François Hollande. Les entrées en formation commencent à devenir significatives.

Autre fait assez rare et plutôt encourageant, le nombre de demandeurs d'emploi seniors a une nouvelle fois reculé (-900 inscrits, soit -0,1 % sur un mois) et ce pour le troisième mois consécutif, ce qui ne s'était pas produit depuis plus de huit ans. En revanche, élément nettement moins positif, les sorties de chômage au motif d'une "reprise d'activité" ont chuté de 1,5% pour le seul mois de mai.

L'Insee table sur une baisse du chômage

In fine, le nombre des demandeurs d'emploi continue donc mensuellement de faire du "yo yo" du fait d'une croissance pas encore assez affirmée et de l'importance des contrats courts dans la structure du marché du travail. Il suffit, sur un mois, que le nombre de ces contrats conclus soient inférieurs à ceux rompus pour que le chômage reparte à la hausse.

Cependant, si l'on en croit les satiriques de l'Insee, la situation devrait être (un peu) plus favorable à la fin de l'année, avec un taux de chômage redescendu à 9,5% en France métropolitaine au lieu de 9,9% à la fin 2015. Et les 139.000 créations d'emploi attendues par l'Insee dans le secteur marchand permettront d'absorber l'augmentation "naturelle" de la population active.