Le déficit commercial français continue de se creuser, nouveau record à 15,5 milliards d'euros

Par latribune.fr  |   |  674  mots
En cumul sur douze mois, le déficit commercial français affiche aussi un record, à 139 milliards d'euros.
Depuis plusieurs mois, la balance commerciale française ne cesse de se dégrader passant de 11,5 milliards d'euros en mars (déjà un record), à 15,5 milliards en août, selon les douanes. Cette tendance à la baisse s'explique par la flambée des prix de l'énergie qui pèsent sur les importations du pays.

Si la hausse des prix de l'énergie pèse sur les factures des ménages français, elle alourdit également considérablement le poids des importations du pays. En conséquence, le déficit commercial français a enregistré un nouveau record en août, culminant à 15,5 milliards d'euros, ont annoncé les douanes, ce vendredi.

La balance commerciale française s'est ainsi dégradée d'un milliard d'euros par rapport à celle de juillet, mois durant lequel le déficit avait atteint 14,5 milliards d'euros. Il s'agissait déjà d'un record et le chiffre n'a cessé d'augmenter ces derniers mois passant de 11,5 milliards d'euros en mars, déjà un record, à 13,1 milliards en mai et 13,3 milliards en juin. En cumul, sur douze mois, le déficit affiche aussi un record, à 139 milliards d'euros, sous l'effet d'une dégradation continue des chiffres mensuels depuis la fin 2020.

Dans l'ensemble, les importations françaises ont vu leur coût croître de 1,1 milliard d'euros, à 65,6 milliards. En face, les exportations n'ont que légèrement progressé, de 100 millions d'euros, atteignant 50,1 milliards d'euros.

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Détérioration de la balance énergétique

Cette tendance est portée par la détérioration de la balance énergétique, conséquence de la guerre en Ukraine qui a entraîné une explosion des prix du gaz et une envolée des cours du pétrole. En effet, la facture énergétique a coûté 800 millions d'euros supplémentaires en août, ont précisé les douanes, et creusé le solde français sur l'énergie à 11 milliards d'euros de déficit en août. Les importations d'électricité et de gaz continuent de se renchérir pour la France, pendant que les exportations énergétiques sont stables, précisent les douanes.

Hors énergie, le déficit commercial français fléchit toujours, mais moins fortement, à 6,7 milliards d'euros contre 6,5 milliards le mois précédent.

Du côté de la balance des paiements, qui inclut les échanges de services, le déficit des transactions courantes est ressorti à 5,1 milliards en août, contre 5,3 milliards d'euros le mois précédent, a détaillé la Banque de France vendredi.

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Zoom - Les prix de l'énergie pèsent sur la production industrielle allemande

Très dépendante des livraisons à bas coût de gaz russe, en particulier pour son industrie, l'Allemagne a vu sa production industrielle diminuer en août, selon des chiffres provisoires publiés ce vendredi. Une tendance qui dure depuis le printemps et qui touche particulièrement les secteurs les plus énergivores, comme la chimie, la métallurgie, le papier et le verre. Ce secteur a vu sa production diminuer en août de 2,1% sur un mois et de près de 9% depuis février, détaille Destatis.

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Le secteur manufacturier (avec BTP et énergie), pilier de la première économie européenne, a, lui, produit 0,8% de moins sur un mois en données corrigées des variations saisonnières, après avoir stagné en juillet, selon un communiqué de l'institut de statistique Destatis. Ce dernier a révisé la valeur du mois de juillet en hausse, annoncée initialement en baisse de 0,3%. En cause, la flambée des coûts de l'énergie provoquée par le conflit en Ukraine qui impacte davantage les PME dont un nombre croissant sont contraintes de suspendre leur activité en voyant s'envoler leur facture énergétique, sans pouvoir reporter cette hausse sur leurs prix de vente.

Autre facteur pesant sur la production, l'engorgement des chaînes d'approvisionnement, dans le sillage de la guerre en Ukraine et de la crise du Covid-19, qui cause un retard dans le traitement des commandes. Plus de six entreprises sur dix souffrent de cet environnement qui n'est pas prêt de s'améliorer, selon une enquête de l'institut IFO. Néanmoins, sur un an, la production globale a augmenté de 2,1% en août, a ajouté Destatis.

(Avec agences)