Le déficit commercial replonge en octobre

Par Fabien Piliu  |   |  368  mots
Peut-on acheter une télévisions fabriquée en France ?
Le made in France devenant une denrée rare parmi les produits manufacturés, la résistance de la consommation des ménages augmente mécaniquement le déficit de la balance commerciale. La Banque de France révise légèrement à la baisse sa prévision de croissance pour le quatrième trimestre.

La solidité de la consommation a ses vertus. Elle permet en effet de soutenir l'activité. C'est même le principal moteur de la croissance, l'investissement des ménages et des entreprises ainsi que le commerce extérieur, étant en panne. Elle a aussi un défaut. Elle provoque une augmentation des importations, le made in France n'étant pas assez représenté parmi les biens manufacturés qu'affectionnent les ménages, surtout dans le bas et le moyen de gamme.

Le made in France parfois introuvable

Si l'on peut encore trouver un aspirateur siglé de la cocarde bleu blanc rouge, dénicher un ordinateur, un téléphone, ou un écran de télévision fabriqué en France relève de l'exploit, en témoigne la liste assez restreinte des entreprises françaises qui se débattent dans des secteurs ultra-concurrencés comme la Hi-fi, l'électroménager, les meubles et les équipements de la maison. " La hausse des importations concerne la plupart des produits manufacturés ", indiquent les Douanes. En revanche, dans le haut de gamme, souvent sur des marchés de niche, des entreprises continuent de porter haut les couleurs de la France.

Les exportations, notamment d'automobiles, marquant le pas en octobre, le déficit commercial s'est donc creusé d'un milliard d'euros pour s'élever à 4,6 milliards d'euros estiment les Douanes.

Seule bonne nouvelle, grâce à la faiblesse actuelle des prix du brut, le déficit cumulé sur les douze derniers mois n'atteint « que » 44,4 milliards d'euros contre 58,1 milliards pour l'année 2014.

La Banque de France révise ses calculs

Ce n'est pas la seule mauvaise nouvelle. La Banque de France a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour le quatrième trimestre. Elle ne table plus que sur une augmentation de 0,3% du PIB, soit 0,1 point de moins que l'anticipation initiale, en raison d'un léger ralentissement des l'activité dans les services lié aux attentats récents de Paris et de Saint-Denis, le 13 novembre. La banque centrale anticipe toujours une augmentation annuelle de 1,2% du PIB cette année, plus optimiste que celle du gouvernement qui vise toujours une croissance de 1,1%. Une prévision qui, à moins d'une désagréable surprise, devrait être réalisée.