Financement des entreprises : les banques sont-elles plus efficaces ?

Michel Sapin, le ministre des Finances a reçu ce mercredi le rapport de l'Observatoire du financement des entreprises consacré aux très petites entreprises (TPE). Les engagements pris par la Fédération bancaire française (FBF) il y a un an ont-ils été tenus ?
Fabien Piliu
Les relations entre les banques et les TPE se sont-elles améliorées depuis un an ?

Promesses tenues ? En juin 2014, lors de la remise aux ministres de l'Economie et des Finances du rapport de l'Observatoire du financement des entreprises consacré aux très petites entreprises (TPE), la Fédération bancaire française (FBF) proposait cinq mesures pour améliorer les relations entre les banques et les TPE et PME.

Étaient-elles de mauvaise qualité ? L'année dernière, l'Observatoire avait montré que les TPE avaient un accès moins facile que les autres entreprises, plus grandes, au crédit, et notamment aux crédits de trésorerie. Cette différence s'expliquait notamment par le fait qu'une part importante des TPE présentait une structure financière déséquilibrée. Par ailleurs, l'Observatoire constatait des marges d'amélioration dans le dialogue entre banques et chefs d'entreprise TPE.

Un an après, ce mercredi, l'Observatoire du financement des entreprises a remis son rapport à Michel Sapin, le ministre des Finances. Quels sont les enseignements de ce rapport ?

Les réponses aux demandes de crédit tardent toujours

Les banques répondent-elles plus vite aux demandes de crédit ? Pas vraiment. Aucun des réseaux bancaires n'est en mesure d'affirmer que toutes les demandes de crédit qui lui sont adressées par des TPE-PME trouvent réponse dans les 15 jours suivant la remise d'un dossier complet. Pour quelles raisons ? Une partie des réseaux n'a pas encore terminé de mettre en place des outils permettant de chiffrer le nombre de dossiers pour lesquels ce délai est dépassé. " Un seul des réseaux bénéficie d'un suivi statistique précis, lui permettant de mesurer de nombreux indicateurs de délais de réponse ", précise l'Observatoire. Il serait heureux que ce soit une des nombreuses banques qui se vantent d'être " chaque jour aux côtés des entrepreneurs "....

Est-ce que les dirigeants de TPE-PME à qui un crédit a été refusé peuvent bénéficier d'entretiens avec un responsable de la banque ? Si les réseaux bancaires se sont organisés pour répondre à cette demande, les entrepreneurs ne se trouvent en pratique que très peu informés de cette possibilité. " Le recours à ce type d'entretien, que les réseaux bancaires jugent très utile si la première explication n'est pas comprise, est donc exceptionnel ", constate l'Observatoire.

La Médiation ? Quelle Médiation ?

Les banques ont-elles intégré à leurs lettres de dénonciation et à leurs lettres de refus de crédit la mention d'un possible recours à la Médiation du crédit aux entreprises ? En pratique et la plupart du temps, les dirigeants de TPE-PME à qui un crédit est refusé ne sont pas informés à ce moment-là de la possibilité de recourir à la Médiation.

Un guide pour les dirigeants

Pour mieux informer les TPE sur les différentes possibilités de financement court terme (découvert, mobilisation des créances commerciales, crédits échéancés), la FBF a très rapidement rédigé, imprimé et diffusé un mini-guide à destination des chefs d'entreprise sur les " outils et solutions des TPE pour financer leurs besoins court terme ". Celui-ci est-il disponible ? Il l'est en consultation, et il est téléchargeable gratuitement sur le site pédagogique de la FBF et sur le site de nombreux réseaux bancaires. Selon l'Observatoire, les conseillers les mettent à la disposition des dirigeants d'entreprises sous format papier.

Enfin, les banques ont-elles mis en place des mesures pour accroître la durée moyenne de poste et favoriser les transitions entre chargés de clientèle ? " Différents indicateurs permettent de mesurer des progrès réels, et l'appropriation par les directions générales des banques de cette question semble convaincante ", estime l'Observatoire. Le bilan n'est donc pas complètement mauvais. Dans ce contexte, on comprend pourquoi un nombre croissant d'entreprises se tourne vers des financements alternatifs pour financer leur développement, parmi lesquels le financement participatif, ou les solutions offertes par le marché.

Fabien Piliu
Commentaire 1
à écrit le 20/12/2015 à 20:14
Signaler
excellent article à compléter par celui du blog investissements-conseil. fr « Financement PME : imputer ses pertes à ses gains à partir de 2016 »

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.