Assurance-chômage : le gouvernement et les syndicats s'attaquent à la réforme

Par latribune.fr  |   |  629  mots
Les discussions bilatérales entre le gouvernement et les partenaires sociaux doivent accoucher d'une réforme de l'assurance chômage et du financement des arrêts maladie pour début 2019. (Crédits : Eric Gaillard)
L'exécutif démarre ce mercredi 29 août une nouvelle phase de la refonte du marché du travail avec, au cœur des négociations entre l'exécutif et les partenaires sociaux, les réformes de l'assurance-chômage et du financement des arrêts maladie.

Le dossier est sensible. En pleine annonces budgétaires et alors que la baisse du chômage se fait toujours attendre, le gouvernement lance ce mercredi 29 août de nouvelles discussions sur la réforme du marché du travail. Matignon affiche sa volonté de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux (syndicats et patronat) après une année de tensions lors de réunions bilatérales sur la réforme de l'assurance chômage et le financement des arrêts maladie. Le Premier ministre Édouard Philippe, au côté des ministres Muriel Pénicaud (Travail) et Agnès Buzyn (Solidarités et Santé), entame dans l'après-midi les discussions avec Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

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Ces rencontres s'échelonneront jusqu'au 4 septembre afin de préparer le terrain pour la renégociation de la convention de l'assurance-chômage souhaitée par Emmanuel Macron. Dans Le Journal du Dimanche du 26 août, le Premier ministre Édouard Philippe a résumé aux partenaires sociaux la feuille de route du jour.

"[...] Comme le président de la République le leur a dit en juillet, c'est la nécessité de parvenir à des avancées majeures dans deux domaines : la santé au travail et l'assurance chômage".

"Bonus-malus" et dégressivité des indemnités chômage

L'exécutif a déjà concrétisé partiellement les engagements de campagne d'Emmanuel Macron sur l'assurance chômage avec l'intégration sous conditions de certains démissionnaires et indépendants, assortie d'un renforcement des contrôles des bénéficiaires. Il compte désormais agir "partout où il y a des mécanismes qui n'incitent pas à retrouver rapidement un emploi", a précisé Édouard Philippe dans le JDD.

Pour mettre sur pied "un système financièrement équilibré qui garantisse la justice sociale et favorise le retour à l'emploi", il s'agit notamment de s'attaquer au recours abusif aux contrats de courte durée via un système de bonus-malus. Sont également dans le viseur les règles qui favorisent selon l'Élysée "un enfermement dans le chômage", à savoir la possibilité de cumuler salaire et allocations.

Lire aussi : Assurance chômage : Pénicaud "en phase" avec l'accord syndicats-patronat

Autre disposition au menu des discussions : une éventuelle dégressivité des allocations chômage des cadres, comme proposé récemment par le député Aurélien Taché (La République en Marche). Édouard Philippe a précisé dans le JDD n'avoir "ni tabou ni présupposés" à ce sujet, pomme de discorde potentielle avec les partenaires sociaux.

Refonte du système d'indemnisation des arrêts maladie

L'exécutif souhaite, par ailleurs, contenir les dépenses liées aux arrêts maladie, une perspective qui inquiète les entreprises mais qui est également susceptible de déclencher l'ire des syndicats, selon la solution retenue. Si la ministre du Travail Muriel Pénicaud et le Premier ministre ont écarté l'hypothèse d'une "mesure brutale de transfert vers les entreprises" - une éventualité qui avait été évoquée dans la presse -, Édouard Philippe a insisté sur la nécessité de "trouver une solution pour contenir ces dépenses", dont la progression ampute d'autant le financement des hôpitaux ou de nouveaux traitements.

La renégociation des règles de l'assurance chômage menée par les organisations patronales et syndicales du privé s'étalera jusqu'à la fin janvier-début février, et la nouvelle convention devra être soumise au gouvernement pour approbation.

(Avec AFP)