Pas de répit pour l'exécutif : les chiffres trimestriels du chômage sont tombés le 25 juillet. Après un reflux de 1% au cours du premier trimestre, le nombre de personnes sans activité (catégorie A) en France métropolitaine a augmenté de 0,1% au printemps (+ 4.600). Et si l'on intègre les départements-régions d'Outre-mer, hors Mayotte, il s'établit à 3,7 millions. Ainsi, sur un an, le nombre d'inscrits en France entière en catégorie A a tout de même reculé de 1,1%.
Toutes catégories confondues, c'est-à-dire intégrant la catégorie B (personnes exerçant une activité réduite courte) et C (celles exerçant une activité réduite longue), le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi s'établit 5.941.200 (Outre-mer comprise), soit une légère hausse de 0,2%. Sur un an, ce chiffre est en nette augmentation (+1,5%).
Un second semestre frappé par un chômage de longue durée
En métropole, les jeunes sont la catégorie d'âge la plus touchée, le nombre de chômeurs de moins de 25 ans ayant augmenté de 1,9%. La situation des seniors s'est aussi légèrement dégradée (+0,1%). Sur un an, les jeunes restent sur une bonne tendance (-1,5%), tandis que les seniors sont quasi-stables (+0,2%).
Et comme au trimestre précédent, le chômage de longue durée a fortement augmenté au deuxième trimestre : en incluant les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité, 2,78 millions étaient inscrits depuis plus d'un an. Un chiffre en hausse de 1,6% sur le trimestre et de 7,2% sur l'année.
Malgré la hausse nationale du chômage, certaines régions tirent tout de même leur épingle du jeu. C'est notamment le cas du Grand-Est (-0,7% sur le trimestre), des Hauts-de-France (-0,7%), de la Corse (-5,0%) et de la Guadeloupe (-0,8%).
Une baisse d'effectifs à la clé chez Pôle emploi
Les mauvais indicateurs de Pôle emploi arrivent mal pour l'exécutif, qui surveille une diminution du chômage pour parvenir à appliquer une réforme de l'opérateur public, avec des chutes d'effectifs à la clef.
L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) réfléchit, à la demande de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, à une "méthodologie robuste" qui permet "d'indexer" de possibles chutes d'effectifs de Pôle d'emploi sur celle du chômage. Muriel Pénicaud a confirmé que de possibles coupes ne seront "pas décidées a priori" mais uniquement "s'il y a une décrue constatée" de l'indicateur.
Avant la fin de l'année, le système retenu sera dans la convention tripartite 2019-2021 avec le carnet de bord de Pôle emploi fixée en concertation avec l'Unédic et l'État.
À la recherche d'économies
Une autre réforme du service public de l'emploi est dans les tuyaux. Reprenant une préconisation du rapport Comité action publique 2022 (CAP22), le gouvernement compte lancer "à la rentrée" une concertation pour "favoriser les mutualisations" entre Pôle emploi et ce que Matignon nomme ses "satellites", à savoir les Cap emploi, qui accompagnent les personnes handicapées, et les missions locales, qui guident les jeunes.
"Derrière les sujets de mutualisation, il y a des sujets autant de baisse du personnel et d'efficacité des moyens", expliquait-on dernièrement à Matignon.
Sur les 15,2 milliards d'euros attribués au ministère du Travail cette année, près de 1,5 milliard finance Pôle emploi. Mais le ministre est en quête d'économies pour saisir sa trajectoire du budget fixée à l'automne dernier. Celle-ci prévoit une enveloppe globale ramenée à 12,9 milliards d'euros pour 2019, soit 2,3 milliards de moins qu'en 2018.
Cette année, les effectifs de Pôle emploi ont déjà diminué de 297 équivalents temps plein (ETP), sur à peu près 50.000.
(avec AFP)