Budget 2019 : Le Maire dévoile les contours du projet de loi de finances

Suppression des cotisations salariales sur les heures supplémentaires, révision à la baisse de la croissance, suppression de postes dans la fonction publique… Le gouvernement a évoqué ce 27 août les principaux axes du projet de loi de finances 2019 qui sera présenté fin septembre.
Croissance, fonction publique, allocations… le Premier ministre a annonçé les grandes projets de son gouvernement pour la rentrée.
Croissance, fonction publique, allocations… le Premier ministre a annonçé les grandes projets de son gouvernement pour la rentrée. (Crédits : Philippe Wojazer)

Prenant acte d'un ralentissement économique qui affectera le budget 2019, le Premier ministre Édouard Philippe a dit, ce 27 août, vouloir maintenir "le rythme" des réformes. Le projet de loi de finances 2019 sera marqué par un rebond du déficit public, sur fond de ralentissement de croissance - plutôt 1,7% au lieu de 1,9% -, et actera des économies dans le champ des prestations sociales. Voici les principales pistes du gouvernement.

Révision du déficit public à 2,6%, au lieu de 2,3%

Jusqu'ici, l'exécutif restait sur une croissance de 1,9% en 2019, alors que la Commission européenne, le FMI et la Banque de France avaient déjà revu à la baisse leurs prévisions à 1,7% au début de l'été. Cette moindre croissance et la diminution des recettes fiscales qui en découle auront "forcément un impact" sur le déficit public a admis Bruno Le Maire, qui sera aussi affecté par la transformation du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) en baisse de charges pérenne, avec un impact d'environ 20 milliards d'euros sur les finances publiques.

Alors que le gouvernement prévoyait pour 2019 un déficit stable par rapport à celui attendu en 2018, à 2,3% du PIB (contre 2,6% en 2017), "il va y avoir, en 2019, un rebond du déficit", prévient Edouard Philippe, sans donner de chiffre.

Lire aussi : Déficit public : la France ne tiendra pas l'objectif de 2,3% en 2018

Des prestations sociales rognées

Pour tempérer la progression des déficits publics - au-delà des économies déjà annoncées, à savoir la baisse des crédits affectés au ministère du Travail de 2,1 milliards d'euros, une nouvelle régression des contrats aidés et de 1,2 milliard pour le ministère de la Cohésion des territoires avec la réforme des aides au logement -, l'effort portera, comme prévu, sur les prestations sociales.

"Nous assumons une politique de transformation et de maîtrise des dépenses qui privilégie (...) la rémunération de l'activité et qui rompt avec l'augmentation indifférenciée des allocations", a déclaré le Premier ministre. "C'est par le retour à l'activité et une meilleure rémunération du travail que notre pays sera plus prospère".

Les pensions de retraites "désindexées" de l'inflation, mais pas le RSA

Dans une interview accordée dimanche au JDD, Edouard Philippe a annoncé que les pensions de retraites, comme les allocations familiales et les aides personnalisées au logement (APL), ne seraient pas indexées sur l'inflation mais "progresseraient de façon plus modérée, de 0,3 % par an en 2019 et en 2020 " pour "maîtriser les dépenses publiques". Cette faible augmentation fait grincer des dents les retraités, déjà très remontés contre la hausse de la CSG. Le revenu de solidarité active (RSA), quant à lui, échappera à cette désindexation.

"Les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi" et "nous développons de nouvelles protections sociales, comme le plan pauvreté ou le reste à charge zéro sur les lunettes, les prothèses dentaires et les appareils auditifs", précise-t-il.

La prime d'activité, le minimum vieillesse et l'allocation pour les adultes handicapés, augmenteraient, quant à eux, "très significativement" conformément aux promesses de campagne d'Emmanuel Macron.

4.500 postes supprimés dans la fonction publique

Dans son envie de maîtriser la dépense publique, Edouard Philippe prévoit la suppression d'environ 4.500 postes dans la fonction publique d'État en 2019, et le chiffre sera "supérieur à 10.000 en 2020".

"Nous tiendrons l'objectif du président de la République de supprimer 50.000 postes à l'horizon 2022. Mais il y aura par ailleurs des recrutements : plus 2.000 agents supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI, 1.300 à la justice - parce qu'il s'agit de priorités".

L'examen de la révision constitutionnelle, stoppé à l'Assemblée en juillet en raison de l'affaire Benalla, reprendra "dès que possible", a en outre affirmé le Premier ministre en évoquant un "décalage de quelques mois tout au plus". La session reprendra par le projet de loi Pacte sur les entreprises "car nous voulons concentrer en cette rentrée notre action sur les chantiers économiques", a précisé le chef du gouvernement.

Remboursement des arrêts maladie par les entreprises : c'est non (pour l'instant)

Enfin, Edouard Philippe a mis de côté l'hypothèse d'un remboursement des arrêts maladie de courte durée par les entreprises, entre le 4e et le 7e jour.

"Mais, l'enjeu des arrêts maladie est considérable. Chaque année, un peu plus de 10 milliards d'euros sont consacrés à l'indemnisation des salariés arrêtés, et ce volume progresse de plus de 4% par an ".

"En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé", a noté le Premier ministre. "Tous les acteurs du système doivent se mettre autour de la table pour trouver les moyens de contenir cette progression", a-t-il suggéré, adressant enfin cet avertissement : "Je veux dire à tous que cela ne peut pas durer."

(Avec agences)

Commentaires 6
à écrit le 29/08/2018 à 11:31
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Pour un gouvernement qui devait faire autre chose, ce programme ressemble énormément aux politique de Sarkozy et Hollande... Suppression de fonctionnaire (mais bon toujours pas là où il faut les supprimer...), baisse des charges pour les employeurs s...

à écrit le 28/08/2018 à 9:34
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Le dogme de l'oligarchie appliqué à la lettre... Oui oui celui qui n'a fait que démontrer son échec depuis plus de dix ans. Au secours

à écrit le 27/08/2018 à 22:09
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et les arrêts maladie dans la fonction publique, c'est combien de jours par an et ça coûte combien à l'assurance maladie ? qui veut répondre ?

le 28/08/2018 à 15:42
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Rien a voir , ils continuent à percevoir leurs salaires .

le 28/08/2018 à 23:35
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Le délais de carence a été restauré dans la fonction publique, et avec effet rétroactif.

le 29/08/2018 à 11:36
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C'est réformes sont bidons. Sur les arrêtes maladies mettre des jours de carence n'empèche pas ceux qui en abuses de continuer de le faire, ils prennent des arrêts de plus longues durées. En revanche pour ceux qui en prennent que rarement, là c& nous...

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