Le gouvernement ne compte pas financer les masques pour les petites entreprises

Par latribune.fr  |   |  469  mots
(Crédits : Reuters)
La ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, veut utiliser l'argent public de manière la plus « efficace » pour aider les petites entreprises. Selon elle, les subventions au cas par cas notamment pour l'achat de masques ne sont pas les meilleures options.

Alors que le gouvernement a décidé de généraliser le port du masque dans les entreprises dès la rentrée, la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a estimé qu'aider financièrement les petites entreprises à acheter des masques pour leurs salariés n'est pas forcément le moyen « le plus efficace » de les soutenir face à la crise sanitaire et économique. « Il ne faut jamais perdre de vue que l'argent public c'est notre argent collectivement, et donc l'enjeu c'est de savoir où il est le plus efficace », a-t-elle affirmé sur France Inter vendredi 21 août.

Comme mesure, elle a notamment cité le fonds de solidarité mis en place pour les très petites entreprises et les indépendants et qui a permis de soutenir 1,7 million d'entreprises. « Je crois que ça, c'est plus efficace que d'aller subventionner au cas par cas des masques dans l'entreprise, alors que cette entreprise peut, peut-être, grâce à son modèle d'activité, se les payer », a indiqué Agnès Pannier-Runacher.

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Le gouvernement a annoncé le 18 août que le masque sera désormais obligatoire en entreprise à partir de la rentrée « dans tous les espaces de travail clos et partagés, comme les salles de réunions, couloirs, vestiaires, open space ». Par ailleurs, dans une note diffusée fin juillet, l'exécutif a appelé les entreprises à se « constituer un stock préventif de masques de protection de dix semaines pour pouvoir faire face à une résurgence potentielle de l'épidémie ».

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Augmenter la production nationale

Le gouvernement veut en parallèle accroître la production nationale de masque. La ministre a annoncé que cinq projets avaient été sélectionnés dans le cadre d'un appel à manifestation d'intérêts lancé en avril pour augmenter la production française de matière première destinée à la fabrication des masques chirurgicaux et FFP2. Cela représente « neuf millions d'euros de soutien public et la création de 110 emplois », a-t-elle indiqué. Il s'agit de produire une matière filtrante appelée "meltblown", utilisée pour la réalisation de ces masques.

Ces cinq entreprises « seront en mesure de produire de la matière première pour 2,2 milliards de masques chirurgicaux et 914 millions de masques » de type FFP « par an », a précisé Bercy à l'AFP, soit environ 60 millions de masques par semaine. Actuellement la production nationale de masques chirurgicaux et FFP2 atteint 50 millions d'unités par semaine, contre 3,5 millions il y a cinq mois, a rappelé la ministre. Le ministère ajoute qu'une vingtaine d'autres projets sont encore en cours d'examen.

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