Le ministre de la Santé favorable à la hausse des consultations généralistes... mais avec des contreparties

Par latribune.fr  |   |  744  mots
La hausse à 30 euros, « j'y suis favorable mais ça doit être aussi avec un engagement des médecins », a notamment déclaré le ministre de la Santé, à l'occasion d'une interview sur la chaîne France 2, ce mardi matin. (Crédits : Reuters)
Pour le nouveau ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux, la hausse des tarifs chez les médecins généralistes est le premier dossier brûlant sur sa table. Des négociations sont actuellement en cours avec les syndicats du secteur et l'assurance maladie qui s'est, elle, déjà exprimée en faveur notamment d'un renforcement des gardes de médecins libéraux « en première partie de nuit ».

C'est le premier gros dossier sur la table du nouveau ministre délégué à la Santé. Frédéric Valletoux s'est dit ce mardi favorable à ce que la hausse à 30 euros de la consultation des médecins généralistes soit accompagnée de contreparties.

La hausse à 30 euros, « j'y suis favorable, mais ça doit être aussi avec un engagement des médecins », a-t-il, en effet, déclaré, à l'occasion d'une interview sur la chaîne France 2 ce matin. Et d'ajouter : « À partir du moment où on les soulage en temps administratif, à partir du moment où l'Etat fait l'effort d'accompagner à travers des assistants médicaux le fonctionnement des cabinets de ville, il faut peut-être qu'ils s'engagent à prendre plus de patients. »

Une demande de contrepartie soutenue par l'assurance maladie. Cette dernière entend, en effet, conditionner cette éventuelle hausse du prix des consultations, demandant ainsi des « améliorations en matière d'accès aux soins », notamment un renforcement des gardes de médecins libéraux « en première partie de nuit ».

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Elle souhaite aussi « un programme d'actions très ambitieux sur la qualité et la pertinence des soins ». Une manière de réclamer plus d'engagement des médecins pour enrayer l'inexorable croissance des dépenses de santé. L'Assurance maladie cible particulièrement la consommation de médicaments : la France est le quatrième pays le plus consommateur d'antibiotiques en Europe, derrière la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie, selon des chiffres de Santé publique France.

Des gardes obligatoires pour les généralistes ?

À la question de savoir si le retour des gardes obligatoires pour les généralistes figurait parmi ces contreparties, un sujet à tension, Frédéric Valletoux a, lui, estimé que cette question devait être tranchée « entre les professionnels ».

« Je suis favorable à ce qu'on puisse peut-être demander à ceux qui le peuvent. Ceux qui ont un âge avancé, qui ont déjà des milliers et des milliers de patients, qui bossent déjà 10, 11, 12 heures par jour, on ne va pas leur demander en plus de venir le week-end, mais on peut trouver des marges de manœuvre », a tempéré le ministre délégué.

Pour lui, une obligation « sera la dernière décision si on constate une carence parce que (...) on n'a pas su organiser une permanence des soins améliorée » dans certains territoires.

Un sujet brûlant qui fait l'objet de négociations en ce moment

Jusque-là, la consultation à 30 euros - contre 26,50 euros actuellement - est la revendication minimale des syndicats de médecins généralistes, et ce, de longue date. Ces derniers mois, le gouvernement et l'Assurance maladie avaient envoyé des signaux favorables à cette augmentation du prix des consultations ces derniers mois, mais n'avaient pas dévoilé leurs cartes.

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Et ce, alors que, l'année dernière, les négociations tarifaires avec les médecins avaient échoué. Ce qui avait entraîné l'application d'un tarif provisoire, revalorisant les consultations de base de 1,50 euro. Un montant jugé insuffisant par tous les syndicats de médecins, alors que les tarifs n'ont pas bougé depuis 2017.

Les négociations avec les six syndicats représentatifs des médecins libéraux doivent se poursuivre dans les prochaines semaines, avec l'objectif de négocier les tarifs dans les cinq ans à venir. Une nouvelle séance plénière est prévue dans la première quinzaine de mars.

Vers une taxe pour les rendez-vous non honorés

Concernant la taxe visant à sanctionner les patients pour les rendez-vous médicaux non honorés, elle pourrait « sans doute » prendre la forme d'une « petite retenue ». « Je souhaite que ça aille vite, d'ici l'été on trouvera quelque chose », a assuré le ministre délégué à la Santé, ce mardi.

Quant au sujet ultra-sensible de la fin de vie, au cœur d'un projet de loi qui doit être examiné avant l'été, Frédéric Valletoux s'est dit favorable à ce « que l'on pose le débat de manière apaisée ».

(Avec AFP)