Médecine esthétique : les Européens désormais troisième plus gros consommateurs du monde

Si la médecine esthétique connaît une baisse de régime au niveau mondial, les Européens montent sur le podium des plus gros consommateurs. Mais les usages sur le Vieux continent sont bien différents de ceux d'outre-Atlantique.
Le « fait nouveau » de la médecine esthétique en 2023, c'est l'arrivée de la zone européenne en troisième place.
Le « fait nouveau » de la médecine esthétique en 2023, c'est l'arrivée de la zone européenne en troisième place. (Crédits : AdobeStock)

La médecine esthétique aurait-elle moins le vent en poupe? Alors que les revenus mondiaux du marché de la médecine esthétique connaissent une croissance annuelle de 7% depuis 2019, en 2023, ceux-ci n'ont progressé que de 2,9%. Selon les experts économiques de l'IMCAS (congrès mondial des dermatologues et des chirurgiens esthétiques) cette baisse est justifiée par une « baisse du pouvoir d'achat » et « un contexte géopolitique compliqué ».

Ce qui n'empêche pas les professionnels de prévoir un rebond et aux Européens de devenir les troisième plus gros consommateurs au monde de médecine esthétique.

Les Américains en tête de la consommation, avant les Asiatiques et les Européens.

Au congrès de l'IMCAS, les observateurs de l'économie de la médecine esthétique prévoient que les revenus du marché continueront de grimper au moins jusqu'à 2027, même si en 2023, la baisse du pouvoir d'achat et les conflits géopolitiques ont ralenti cette croissance. Pas inquiets, les professionnels envisagent des taux de croissance structurellement au-dessus de ceux de l'économie mondiale qui, selon le Global Economic Outlook de KPMG, devrait s'établir à 2,4% en 2024, et 2,6% en 2025.

Les Etats-Unis sont les leaders mondiaux du secteur avec une part de marché qui s'élève à 7,8 milliards de dollars, suivi de près par la zone Asie-Pacifique. Mais, le « fait nouveau » de la médecine esthétique en 2023, c'est l'arrivée de la zone européenne en troisième place. Les Européens ne consomment cependant pas la même médecine esthétique que les Asiatiques. Leur arrivée sur le podium dépend, notamment, des avancées technologiques et de la démocratisation des interventions esthétiques dites « non invasives », c'est à dire non chirurgicales.

Même si les augmentations mammaires restent majoritaires et ont toujours la côte (+ 3,5% annuellement) ce sont les injectables qui poussent autant la progression des revenus du marché. Une seconde étude économique, celle de Xerfi Percepta, prédit pour 2025 que : « Les conséquences de l'appétence toujours plus forte des patients pour les soins non invasifs et du foisonnement de l'offre sur ce segment, peuvent créer un basculement progressif de la structure du marché qui reposera davantage sur les soins de médecine esthétique que la chirurgie plastique ». Les injections de botox et d'acide hyaluronique, par exemple, sont de plus en plus utilisées chez les jeunes de moins de 28 ans, « par prévention » d'un éventuel vieillissement de la peau.

Victimes de la mode

Si attractives, les interventions non invasives ont provoquées la création d'une économie sous-terraine : un marché noir de l'injection.

Dans une tribune publiée dans le journal le Parisien en avril 2023, deux cents chirurgiens ont demandé aux autorités de contrôler les produits esthétiques, jusqu'ici en vente libre dans les pharmacies et le e-commerce. Les signataires constatent des « complications souvent irréversibles, comme des septicémies ou des gangrènes » puisque la vente libre a encouragé nombre d'amateurs à se lancer dans les injections.

Le tribunal de Metz a par exemple condamné le 26 avril 2023 deux sœurs à 10 mois de prison avec sursis et une amende de 500 euros pour avoir illégalement pratiqué des centaines d'injections d'acide hyaluronique. L'Ordre des médecins avait suivi ces chirurgiens, dans un communiqué daté de mai 2023, en ajoutant aux requêtes la création d'une formation inter-universitaire, « ouverte aux seuls médecins et permettant la pratique réglementée des actes médicaux à visée esthétique ».

Le gouvernement français a d'ailleurs commencé à sévir. Le 1 er juin 2023, une loi interdisant « la promotion de la chirurgie et de la médecine esthétique » par les « personnes physiques ou morales qui, à titre onéreux, mobilisent leur notoriété auprès de leur audience » - les influenceurs- a été promulguée.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 04/02/2024 à 8:54
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Une petite opération chirurgicale parfois libère pour la vie entière. Heureusement que la chirurgie esthétique existe et qu'elle est enfin entrée dans les mœurs en France.

le 05/02/2024 à 9:34
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Ce serait bien plus valorisant et épanouissant de s'accepter tel que l'on est en acceptant les autres tels qu'ils osnt tout simplement.

à écrit le 04/02/2024 à 2:52
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Dans mon département (Yvelines), il y a plusieurs mois d'attente pour accéder à des soins dermatologiques conventionnels. Les dermatologues sont bien trop occupé(e)s par la médecine esthétique (UV, hypnose et autres) parfaitement inutile, voire dange...

à écrit le 03/02/2024 à 8:33
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"Le gouvernement français a d'ailleurs commencé à sévir. Le 1 er juin 2023, une loi interdisant « la promotion de la chirurgie et de la médecine esthétique" C'est bien mais comme le dit ici quelqu'un très osuvent que personne n'écoute visiblement c'e...

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