Le moral des ménages au plus haut depuis janvier 2018

Par Grégoire Normand  |   |  782  mots
(Crédits : Reuters)
La confiance des ménages a enregistré en juillet un septième mois de progression d'affilée, accentuant son redressement après les plus bas de quatre ans touchés fin 2018 au plus fort du mouvement des "Gilets jaunes", selon les données publiées ce vendredi vendredi par l'Insee.

L'optimisme revient en force. Selon la dernière enquête mensuelle de conjoncture  menée par les services de l'Insee au mois de juillet, la confiance des ménages sur la situation économique s'est améliorée pour le septième mois consécutif. Il gagne un point par rapport à juin (102) et retrouve ainsi son niveau de janvier 2018. Après avoir dégringolé tout au long de l'année dernière, le moral des consommateurs retrouve des couleurs. L'indicateur synthétique avait même atteint un point bas en décembre 2018 au coeur de la crise des "gilets jaunes". Face à cette crise sans précédent, le président Emmanuel Macron avait annoncé une salve de mesures quelques jours avant noël destinées à favoriser le pouvoir d'achat des classes moyennes et des ménages les plus modestes. Malgré une morosité mois visible dans les enquêtes, les aléas demeurent bien présents à l'échelle internationale.

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Les Français prêts à faire des achats importants

Dans le détail, l'enquête menée par l'organisme de statistiques indique que les Français sont en proportion plus nombreux à estimer qu'il est opportun de faire des achats importants.  "Le solde d'opinion correspondant gagne 3 points et se maintient au-dessus de sa moyenne de longue période. Par ailleurs, le solde d'opinion des ménages quant à leur situation financière future est quasi stable, il gagne un point et dépasse ainsi légèrement sa moyenne de longue période. Le solde d'opinion des ménages quant à leur situation financière passée gagne également un point et rejoint sa moyenne de longue période" précisent les statisticiens.

Les taux d'intérêt pour les prêts immobiliers par exemple ont atteint un plus bas historique il y a quelques jours, facilitant encore l'accès aux crédits des ménages pour l'achat d'une maison ou d'un appartement. Face au ralentissement des grandes économies de la zone euro comme l'Allemagne ou l'Italie, la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) devrait se poursuivre au moins jusqu'en juin 2020. Dans son discours exprimé à l'issue d'une réunion avec les autres banquiers centraux, le président de l'institution basée à Francfort, Mario Draghi, a indiqué ce jeudi 25 juillet que "le Conseil des gouverneurs prévoit que les taux directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels, ou à des niveaux plus faibles, au moins pendant le premier semestre 2020 et, en tout cas, aussi longtemps que nécessaire pour assurer la poursuite de la convergence durable de l'inflation vers son objectif à moyen terme".

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Craintes du chômage en baisse

Les résultats communiqués par l'organisme en charge des statistiques publiques signalent que les craintes des Français concernant l'évolution du chômage sont en baisse de deux points par rapport à juin. Après avoir atteint un pic en janvier à 32 points, le solde d'opinion des personnes interrogées a chuté à 14 points au cours du mois de juillet. Bien que la croissance du produit intérieur brut (PIB) a ralenti au cours du premier semestre par rapport à 2018 et que les perspectives d'activité ont été revues à la baisse pour cette année, les créations d'emploi demeurent soutenues dans le secteur privé.

Lors d'un point presse à la fin du mois de juin, le responsable du département de la conjoncture à l'Insee, Julien Pouget expliquait que "cette croissance française serait suffisante pour accentuer le dynamismes des créations avec plus de 240.000 créations nettes sur l'année après 182.000 l'an dernier. La population active tend à ralentir. le taux de chômage continuerait de baisser pour s'établir à 8,3% en fin d'année 2019". Malgré ces indicateurs favorables, beaucoup d'économistes s'interrogent sur la consommation des ménages. Si les mesures d'urgence économiques et sociales annoncées par l'exécutif ont permis de doper le porte-monnaie des Français, ces derniers ont eu tendance à privilégier l'épargne ces derniers mois plutôt que la consommation.

"Le pouvoir d'achat progresserait de 2,3% sur l'année, cela représente 1,8% par unité de consommation. C'est le chiffre le plus élevé depuis douze ans (2007). La transmission de ces gains de pouvoir d'achat à la consommation pourraient prendre plusieurs trimestres. Au premier trimestre, la consommation a accéléré mais moins qu'attendu. Cela reflète un climat teinté d'attentisme en début d'année avec la crise sociale. Depuis, les indicateurs de confiance des ménages se sont redressés" avait expliqué M.Pouget.

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