Très léger repli du chômage en juin

Par Fabien Piliu  |   |  523  mots
Pour Emmanuel Macron, la baisse du chômage est la priorité. Plus de 6,6 millions de personnes sont encore inscrites à Pôle emploi.
En juin, le nombre de demandeurs d'emplois en catégorie A a reculé de 0,3 % en France métropolitaine, ce qui représente 10.900 chômeurs de moins. Leur nombre s'est replié de 0,7 % sur trois mois et de 1% sur un an. Le gouvernement ne fait pas de commentaires.

Petit à petit, très lentement, le nombre de demandeurs d'emplois en catégorie A recule. Selon la Dares, le service statistique du ministère du Travail, il a baissé de 0,3 % en France métropolitaine entre mai et juin, ce qui représente 10.900 personnes inscrites tenues de rechercher un emploi et sans emploi en moins. Sur trois mois, le repli est plus marqué (-0,7 %, -24 900). Il l'est davantage encore sur un an (-1 %, -25.600).

Au total, il reste encore plus de 3,48 millions de personnes inscrites à Pôle emploi dans cette catégorie, dont 13 % ont moins de 25 ans et 26 % ont plus de 50 ans.

Une tendance lourde ?

Il ne reste maintenant qu'à espérer que cette tendance à la baisse du chômage se poursuive au cours des prochains mois. L'Insee, y croit, en dépit des mouvements de yo-yo que font régulièrement les statistiques de la Dares. Selon l'Institut, le taux de chômage devrait poursuivre sa baisse entamée fin 2015 et s'établir à 9,4 % de la population active fin 2017, un chiffre inférieur de 0,6 point à son niveau de fin 2016, grâce à la création de 222.000 emplois, contre 255.000 l'an dernier.

Mais pour que ces prévisions se réalisent, il faut que la reprise se confirme. Au premier trimestre, le PIB a progressé de à 0,4 % selon l'Insee qui vise une croissance annuelle du PIB de 1,6 % cette année. Un niveau inédit depuis 2011. Le problème, c'est que cette reprise doit être relativisée. La demande intérieure recule, marquée par le repli du pouvoir d'achat des ménages et par le recul du taux de marge des entreprises. Le commerce extérieur est en berne... Seule la variation des stocks, ou presque, est positivement orientée.

Dans ce contexte, on imagine mal le gouvernement reculer dans sa volonté de réformer par ordonnances le marché du travail... Leur contenu sera présenté fin août aux partenaires sociaux pour une ratification soumise à l'automne au Parlement, ce qui devrait engendrer une nouvelle bataille dans les hémicycles, peut-être, dans la rue, plus surement.

Pas de triomphalisme

Sans surprise, le gouvernement ne commente pas ces chiffres. Muriel Pénicaud a prévenu dès son arrivée au ministère du Travail : elle ne commentera pas les statistiques mensuelles. En revanche, elle fera un point trimestriel très complet sur la situation du marché de l'emploi chaque trimestre.

A Arles, la semaine dernière, François Hollande, l'ancien président de la République a déclaré : "le temps de la récolte arrive", estimant que la politique menée lors de la seconde partie de son quinquennat produisait ses effets. Il était temps. L'inversion de la courbe du chômage est attendue depuis la fin 2013. Par ailleurs, rappelons que plus de 6,2 millions de personnes sont encore inscrites à Pôle emploi si l'on additionne les catégories A, B, C, D et E, sans compter les radiations. En France entière, ce sont 6,6 millions de personnes qui sont touchées par le chômage. Au regard de la maigreur de la récolte, tout triomphalisme doit donc être proscrit.

 *Un graphique de notre partenaire Statista