Les comptes de l'assurance chômage s'améliorent

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  461  mots
Les comptes de l'assurance chômage devraient se redresser progressivement. Le déficit annuel passerait de 4,3 milliards d'euros en 2016 à moins de un milliard en 2020. Quant au nombre des chômeurs indemnisés, il devrait commencer à diminuer à compter de 2018.
Selon les dernières prévisions des gestionnaires du régime, grâce à l’amélioration de la conjoncture, le déficit annuel serait réduit à moins d'un milliard d'euros en 2020, contre 4,3 milliards en 2016. Mais la dette cumulée atteindrait 39 milliards d'euros, soit... une année de cotisations.

Enfin une bonne nouvelle concernant l'assurance chômage. Ses comptes devraient nettement s'améliorer à l'horizon 2020. Selon les dernières prévisions fournies ce 21 juin par l'Unedic, l'organisme paritaire gestionnaire du régime, le déficit passerait de 4,3 milliards d'euros en 2016 à moins de un milliard en 2020 (800 millions d'euros exactement). Quant à la dette totale de l'Unedic, elle se stabiliserait atteignant ... une année de recettes du régime, soit 39,1 milliards d'euros.

Baisse du chômage, hausse des cotisations: "l'effet ciseaux"

Deux facteurs expliquent cette embellie. La nouvelle convention d'assurance chômage, d'abord, qui va entraîner des économies substantielles. Et la reprise économique ensuite. De fait, l'assurance chômage devrait bénéficier de l'amélioration de la conjoncture économique qui va se solder par des créations d'emplois et une baisse du chômage et donc... une augmentation des cotisations chômage. Le traditionnel « effet ciseaux ». Si la croissance atteint 1,6% en 2017, 186.000 emplois affiliés seraient créés cette année et encore 118.000 en 2018.

Parallèlement, les contributions à l'assurance chômage augmenteraient dans les trois années à venir, générant une nette hausse des recettes pour le régime dès 2018 (3,2%). Puis en 2019 et 2020, la progression atteindrait respectivement 2,4 et 2,6%.

Quant au taux de chômage, il se stabiliserait à 9,3% en 2017 pour ensuite baisser de façon significative pour atteindre 8,7% en 2020. Mais le nombre des chômeurs indemnisés (environ 45% du total) baisserait de façon plus progressive : leur nombre augmenterait légèrement en 2017 puis diminuerait à compter de la mi-2018, d'où une réduction des dépenses d'allocations de 0,5% en 2019 et de 0,4% en 2020.

La nouvelle convention permettrait 930 millions d'euros d'économies

Par ailleurs, la nouvelle convention d'assurance chômage (qui fixe les droits des demandeurs d'emploi indemnisés), finalisée le 14 avril dernier et applicable à compter du 1er octobre, va entraîner dès 2018 environ 550 millions d'euros d'économies. Puis, avec la montée en charge des nouvelles mesures, les économies atteindront 930 millions d'euros.

Rappelons que le calcul de l'allocation a été revu et que l'âge donnant accès à une durée d'indemnisation maximale de trois ans a été reporté de 50 à 55 ans. L'Unedic estime que, sans cette nouvelle convention, le niveau de la dette fin 2020 aurait été supérieur de 2 milliards d'euros.

Reste maintenant à connaître l'impact financier qu'auront les projets du gouvernement sur l'assurance chômage. De fait, durant la campagne, Emmanuel Macron avait promis de transformer le dispositif pour en faire un « filet de sécurité ouvert à d'autres populations que les seuls salariés du privé : agriculteurs, indépendants, etc. » Pour financer cet élargissement, il compte augmenter le taux de CSG de 1,7 point. Parallèlement, la part salariale de la cotisation assurance chômage (2,40% du salaire brut) sera supprimée. Cette mesure devrait être applicable dès le 1er janvier 2018.