Les Français sceptiques sur l'arrivée d'Élisabeth Borne à la Transition écologique

Par Grégoire Normand  |   |  933  mots
Elisabeth Borne conserve son portefeuille au ministère des Transports. (Crédits : Reuters)
6 Français sur 10 ne font pas confiance à la nouvelle ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne pour faire de la cause environnementale une priorité de son action selon le dernier baromètre BVA pour La Tribune, RTL et Orange.

La nomination d'Élisabeth Borne à la tête du ministère de la Transition écologique et des Solidarités est loin de faire l'unanimité. Selon le dernier baromètre réalisé par BVA pour La Tribune, Orange et RTL, 60% des Français interrogés ne font pas confiance à la nouvelle ministre pour faire de la cause environnementale une priorité de son action dans les prochains mois. À l'opposé, 39% des personnes expriment du soutien pour la nouvelle locataire de l'hôtel de Roquelaure. "Un résultat qui traduit sans doute une inquiétude de voir l'écologie reléguée au second plan, Elisabeth Borne conservant son portefeuille des Transports", explique l'organisme spécialisé dans les enquêtes d'opinion. Seulement quelques jours après la démission de François de Rugy à la tête de son ministère, les Français portent déjà un regard sévère sur cette ingénieure de formation.

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80% des sympathisants de la France insoumise dans le doute

Dans le détail, les sympathisants de la France insoumise sont ceux qui expriment le plus de défiance (80%). Viennent ensuite les proches du Rassemblement national (73%), ceux du Parti socialiste (63%) et ceux des Républicains (51%). Même à la République en marche, ils sont 17% à ne pas lui exprimer leur confiance. À l'inverse, 83% des sympathisants du parti majoritaire font confiance à l'ancienne patronne de la RATP pour mener les prochains chantiers sur l'écologie à bien. Ils sont 51% à être sur la même position chez les Républicains, 37% au Parti socialiste, 27% au Rassemblement national et 20% à la France insoumise. Au niveau de sa cote d'influence, la nouvelle ministre en charge de l'Écologie pointe à la 29e place avec 15%. Pour BVA, ce faible score s'explique en grande partie par le fait qu'elle ne soit pas très connue du grand public.

L'exécutif limite la casse

Il y a presque un an, l'affaire Benalla avait plongé la Présidence de la République dans une crise inédite depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Élysée. La cote de popularité du chef de l'État avait perdu cinq points entre juillet et août passant de 39% à 34%. La crise des "gilets jaunes" à la fin de l'automne avait fini par plomber la popularité d'Emmanuel Macron pour de longs mois. Les conséquences du départ de l'ancien ministre de la Transition écologique et des Solidarités semblent plus limitées. En effet, la part des opinions favorables au Président de la République a seulement perdu un point entre juin et juillet passant de 35% à 34%. À l'opposé, la proportion d'opinions défavorables est passée de 65% à 66%. Le locataire du palais présidentiel gagne beaucoup de terrain chez les sympathisants du Parti socialiste (+12 points).

À l'hôtel de Matignon, la tendance est relativement similaire. La popularité d'Édouard Philippe est restée stable sur les deux derniers mois à 60% et demeure à un niveau supérieur aux scores recensés il y a un an (54%). Les opinions négatives sont en légère baisse (-1 point) passant de 40% à 39%.

Les Français approuvent fortement la démission de François de Rugy

Les Français approuvent avec une forte majorité (88%) le départ de François de Rugy de son poste de ministre. Cette décision est largement approuvée chez les sympathisants du Rassemblement national (92%), ceux des Républicains (91%) et du Parti socialiste (90%). Même chez les soutiens de la République en marche, ce départ est fortement approuvé (83%). À l'opposé, 11% des Français interrogés dans le cadre de ce baromètre considèrent que l'ancien député de Loire-Atlantique a eu raison de quitter ses fonctions.

Nicolas Hulot toujours en tête

Parmi les personnalités les plus plébiscitées pour avoir de l'influence sur la vie politique française, figure en première position Nicolas Hulot avec 45% d'opinions positives. L'ancien ministre de la Transition écologique qui a démissionné il y a un peu moins d'un an est suivi de Xavier Bertrand (30%) et Nicolas Sarkozy (28%). En bas de tableau, le candidat aux municipales de Paris, Gaspard Gantzer, occupe la dernière position avec seulement 6% de réponses favorables. Il est précédé du secrétaire national du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel (6%)

Europe-Ecologie-les-Verts au sommet

Bien qu'en perte de vitesse avec six points en moins par rapport au baromètre précédent, le parti des Verts domine toujours les autres formations. Ainsi, Europe Ecologie-Les-Verts (EELV) a collecté 55% d'opinions favorables en juillet contre 61% en juin. Depuis décembre 2018, EELV fait la course largement en tête et cette dynamique s'est traduite dans les urnes au moment des élections européennes. La formation pro-européenne est suivie de la République en marche (35%) et du MoDem (32%). Le Rassemblement national, qui est arrivé en tête aux dernières élections européennes en France, pointe à la quatrième place avec 27% d'opinions positives.

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Méthode : enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français interrogés par Internet du 17 au 18 juillet 2019. Le sondage est réalisé à partir d'un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne de référence du ménage et de la personne interrogée, région et catégorie d'agglomération.