Les JO 2024 font flamber les tarifs des hôtels parisiens

Par latribune.fr  |   |  657  mots
« 1.033 euros, c'est le prix moyen pratiqué pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024, contre 317 euros pour celle du 12 au 13 juillet, soit une hausse de 226% », note l'UFC-Que Choisir. (Crédits : AFP)
Une étude de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, publiée ce mercredi, affirme que les hôtels vont très fortement augmenter leurs tarifs vers la fin du mois de juillet 2024, à l'occasion des Jeux olympiques. Une flambée des prix qui devrait aussi se voir sur les locations Airbnb.

Les Jeux olympiques qui se dérouleront entre le 26 juillet et le 11 août devraient attirer de nombreux touristes dans la capitale... ce qu'ont bien compris les hôteliers.

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a révélé, mercredi, que ces derniers font « flamber leurs tarifs » à l'approche de l'événement.

« 1.033 euros, c'est le prix moyen pratiqué pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024, contre 317 euros pour celle du 12 au 13 juillet, soit une hausse de 226% », note l'association sur son site.

UFC-Que Choisir a comparé les prix, à 15 jours d'intervalle, de 80 établissements hôteliers proches du lieu de la cérémonie d'ouverture.

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Cette étude de l'UFC-Que Choisir (publiée à sept mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Paris) est d'autant plus inquiétante qu'elle n'est pas la première à alerter sur la flambée des prix des chambres qu'entraîne cet événement. Selon un relevé établi en septembre par l'Office du tourisme et des congrès de Paris, le prix moyen d'un séjour d'une nuit en Île-de-France est passé de 169 euros en juillet 2023 à 699 euros pendant les JO.

Obligations de réserver plusieurs nuitées

Au-delà de leurs tarifs, les hôteliers sont également épinglés pour avoir durci leurs conditions de réservations. L'association explique notamment que « 30% des hôtels proposant des chambres exigeaient que l'on réserve au moins 2 nuitées », et le magazine précise que « cela peut monter jusqu'à cinq » nuitées.

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Ces derniers se permettent d'apposer des conditions peu communes au vu du nombre de demandes. En effet, parmi ces hôtels, seulement 50% déclarent avoir encore des chambres disponibles pour la cérémonie d'ouverture, sans que l'UFC-Que Choisir soit en mesure d'affirmer si les autres hôtels sont « déjà complets » ou s'ils gardent « des chambres en stock ».

Des contrôles à venir

Pour lutter contre la flambée des prix et l'apposition de conditions contraignantes, la Répression des fraudes va doubler les contrôles dans les hôtels et restaurants français d'ici aux JO pour passer en revue 10.000 établissements en France, afin que les touristes « en aient pour leur argent », avait annoncé début décembre la ministre déléguée au Tourisme, Olivia Grégoire.

L'inflation des prix hôteliers est un phénomène courant lors de l'organisation de grands événements culturels ou sportifs. L'UFC-Que Choisir rappelle avoir déjà épinglé les hôtels lors du championnat d'Europe de football en 2016, ou encore au moment de la Coupe du monde 1998 de foot, tous deux organisés en France. « Les hausses étaient cependant restées plus raisonnables », souligne le magazine.

Le JO, une aubaine pour les Airbnb

Mais les hôtels ne sont pas les seuls à pratiquer des augmentations de tarifs. Un phénomène similaire a été observé sur des plateformes de location type Airbnb. Le prix des locations devrait être en moyenne de 85% par rapport à 2022, selon Airbnb qui se base sur une étude du cabinet Deloitte.

Le cabinet affirme par ailleurs que « 20% des Franciliens envisagent d'ouvrir leur porte pour la première fois » pendant les JO. Ce qui « pourrait contribuer à réguler le marché », justifie de son côté Airbnb. La plateforme estimait en juillet que « l'opportunité » qu'ont les Parisiens de « compléter leurs revenus » en mettant leur logement en location a aussi pour effet bénéfique « d'augmenter considérablement la capacité d'accueil en Île-de-France ».

Ce raz-de-marée de nouvelles locations de courte durée met la mairie de Paris dans une situation délicate. « Nous sommes favorables à ce que les propriétaires puissent, quand ils sont absents, louer leur appartement à des touristes », assure le sénateur et conseiller de Paris Ian Brossat« Mais il faut freiner le développement anarchique et complètement irresponsable d'une offre professionnelle », a-t-il ajouté.

(Avec AFP)