Licenciements chez General Electric : l'Etat français subit un camouflet

Par Fabien Piliu  |   |  458  mots
En France, ce sont 765 postes, sur 9.000, qui pourraient être détruits d'ici deux ans .
Le géant américain prévoit de supprimer 6.500 postes en Europe dans les deux années à venir au sein des anciennes activités énergie d'Alstom, En France, 765 postes pourraient être concernés. Même si General Electric entend toujours créer 1.000 postes en France d'ici trois ans, cette décision est un coup dur pour l'exécutif.

Juin 2014. L'Etat français accepte la cession des activités Energie d'Alstom au géant américain General Electric (GE). A la baguette ? Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Economie. Son action est alors saluée. " Je considère que ce qui a été obtenu est un progrès pour la France et vient conclure une négociation qui a été particulièrement bien conduite sous mon autorité par le gouvernement et les ministres concernés, et notamment Arnaud Montebourg ", déclare le samedi 20 juin François Hollande à la sortie d'un mini-sommet européen à l'Elysée.

Manuel Valls est sur la même longueur d'ondes. Forcément. " Nous avons fait ce choix entre deux offres de très grande qualité et ce choix, je crois, nous le devons beaucoup à l'engagement d'Arnaud Montebourg ", estime Manuel Valls. L'allemand Siemens était également sur les rangs.

Arnaud Montebourg est formidable

Même Claude Bartolone salue l'action du ministre de l'Economie. Le président de l'Assemblée nationale a félicité le " volontarisme du Président de la République, du Premier ministre et d'Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, qui ont su obtenir des engagements forts en termes de création d'emplois, d'investissement, et de maintien des centres de décision mondiaux en France ".

Loué ainsi pour sa capacité de stratège, on comprend qu'Arnaud Montebourg se soit senti pousser des ailes....

Un an et demi plus tard, GE annonce la suppression de 6.500 postes en Europe - sur 35.000 - dans les deux années à venir au sein des anciennes activités énergie d'Alstom. En France, ce sont 765 postes sur 9.000 qui pourraient être concernés. Pour tenter de désamorcer toute polémique, l'industriel avance plusieurs éléments qu'il espère réconfortants et convaincants : les suppressions de postes se concentreront surtout au siège de Levallois et dans les activités réseaux de l'ex-Alstom. Le site de Belfort et les activités énergies ne seraient pas touchés. Et alors ? Un poste est un poste, non ? Un chômeur, qu'il soit francilien ou terrifortain, est plongé dans le même désespoir.

Le gouvernement sera comptable

Dans le même temps, General Electric confirme son intention de créer 1.000 emplois nets en France au cours des trois années à venir, conformément à ses engagements pris en juin 2014 lors du rachat des activités énergie d'Alstom. Et s'il ne respecte pas cet engagement, il devra s'acquitter d'une pénalité de 50.000 euros pour chaque emploi non créé sur les 1.000 créations nettes promises par le géant américain. Sous-entendu, tout emploi supprimé devrait être compensé par une nouvelle création d'emploi. Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement a affirmé que le gouvernement " va être comptable et va surveiller l'application de cet engagement " ...