Loi Travail : "un million" de manifestants à Paris selon les syndicats, manifestations dans toute la France

Par latribune.fr  |   |  625  mots
Peu après le départ de la manifestation, "plusieurs centaines de personnes encagoulées" ont pris à partie les forces de l'ordre avec des jets de projectiles.
Alors que de nombreux secteurs poursuivent la grève, à Paris et en régions, des cortèges ont à nouveau manifesté pour le retrait de la loi Travail, porté par la ministre Myriam El Khomri.

| Article publié à 17h47, mis à jour à 18h11.

Au cinquième jour de l'Euro, la France connaît encore bon nombre de grèves et de manifestations. Un million de personnes ont ainsi défilé mardi à Paris contre la loi Travail, actuellement débattue au Sénat, ont indiqué trois syndicats organisateurs (CGT, FO, Solidaires) à l'AFP. La préfecture de police a fait elle part de 75.000 à 80.000 h

Il s'agissait de la première manifestation à l'échelle nationale organisée à Paris avec de nombreux cars venus de toute la France depuis le début de la contestation il y a trois mois. Les sept organisations syndicales et de jeunesse mobilisées espéraient une participation supérieure à celle du 31 mars, qui avait marqué un pic avec 400.000 manifestants en France selon la police, 1,2 million selon les syndicats.

Le rassemblement ne s'est toutefois pas fait sans heurts. Plusieurs centaines de personnes encagoulées ont pris à partie les policiers et gendarmes avec des jets de projectiles, a constaté une journaliste de l'AFP. Au moins 20 policiers et six manifestants ont été blessés, tandis que 21 personnes ont été interpellées, a annoncé la préfecture de police, qui a appelé sur Twitter les manifestants à se "désolidariser des casseurs pour faciliter l'intervention des forces de l'ordre".

Des manifestations à Toulouse, Marseille et Rennes

L'afflux de manifestants venus de province à Paris n'a pas empêché la tenue de défilés dans quelques autres villes. La CGT parle ainsi d'un total de 1,3 million de manifestants dans toute la France.

A Marseille, la CGT a annoncé 140.000 manifestants contre 5.000 selon la police. Entre 6.000 personnes, selon la police, et 30.000 selon les syndicats, ont défilé à Toulouse (Haute-Garonne), pour demander le retrait de la loi Travail. A Lyon, la police a dénombré 3.800 manifestants et les syndicats 9.000. Ils étaient 1.900 à Rennes selon la préfecture, 5.000 selon les syndicats.

Le terme de "baroud d'honneur" a été récusé à la fois par Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly, le dirigeant de Force ouvrière, les deux syndicalistes rappelant que deux autres journées de manifestations sont prévues, les 23 et 28 juin.

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Grèves et fermeture de sites touristiques

Les grèves, notamment contre la loi Travail, se sont par ailleurs poursuivies en France, notamment à la SNCF, où la direction comptabilisait 7,3% de grévistes au 14e jour de grève, contre 4,6% lundi. Air France prévoyait d'assurer près de 80% de ses vols au dernier jour d'une grève qui mobilisait 27% de pilotes, selon la compagnie. L'impact financier des quatre jours de grève observés depuis samedi par les syndicats de pilotes d'Air France dépasse probablement "les 40 millions d'euros", a estimé pour l'AFP le PDG d'Air France Frédéric Gagey.

La Tour Eiffel, monument emblématique de la ville de Paris, est par ailleurs fermée au public toute la journée mardi, "en raison du mouvement social national" lié à la loi Travail, a annoncé dans un communiqué la Société d'Exploitation de la tour Eiffel (SETE).

Une partie du personnel "a fait savoir qu'elle prendrait part à cette journée d'action interprofessionnelle. Les effectifs sur place n'étant pas suffisamment nombreux pour ouvrir le monument dans des conditions d'accueil et de sécurité suffisants pour le public, la Tour [Eiffel] sera donc fermée", a expliqué la SETE.

Le château de Versailles était également fermé.

(avec AFP et Reuters)