Macron prévoit une économie française atone en 2016, l'Insee aussi

Par Fabien Piliu  |   |  306  mots
" Nous atteindrons ce que nous avions prévu pour cette année", soit une croissance située entre 1 et 1,2%. Ce qui est vrai, c'est que nous avons une économie qui reste extrêmement atone, que ce sera vraisemblablement la même chose pour l'année prochaine ", a précisé Emmanuel Macron
Le ministre de l'Economie a déclaré que l'économie française resterait atone en 2016. Les statistiques de l'Insee lui donnent raison. La production manufacturière fut stable en septembre.

Quel aveu d'impuissance ! " Nous atteindrons ce que nous avions prévu pour cette année", soit une croissance située entre 1 et 1,2%. Ce qui est vrai, c'est que nous avons une économie qui reste extrêmement atone, que ce sera vraisemblablement la même chose pour l'année prochaine ", a précisé Emmanuel Macron sur l'antenne d'Europe 1, soulignant que " les bonnes nouvelles ne viendront pas de l'extérieur " ce qui paraît évident, compte tenu de la faiblesse du commerce extérieur tricolore. Et le ministre de l'Economie de poursuivre. " Nous avons un problème de demande au niveau mondial aujourd'hui et il n'y a plus qu'un moteur qui est allumé, celui des Etats-Unis ".

L'industrie manufacturière à la peine

L'Insee est sur la même longueur d'ondes. Ce mardi, l'Institut a dévoilé ses statistiques sur la production industrielle. Celle-ci augmente de 0,1% en septembre. L'industrie manufacturière est également à la peine puisqu'elle est stable. Sur plus longue période, les chiffres de l'Insee sont à peine plus satisfaisants. " Dans l'industrie manufacturière, la production des trois derniers mois progresse (+0,6 %) par rapport au troisième trimestre de 2014. Elle augmente également dans l'ensemble de l'industrie (+0,7 %)", observe l'Insee.

Réformer, encore et toujours

Pour résister à la morosité, le ministre a martelé une nouvelle fois l'urgence à réformer. " C'est pour ça que je dis toujours que nous faisons des réformes en France et il faut continuer à les faire plus vite pour rallumer le moteur européen. Et ça, c'est du volontarisme et c'est avoir une politique d'investissement beaucoup plus forte en Europe parce que nous avons besoin de rallumer le moteur européen ", a-t-il insisté. Faut-il voir dans cette déclaration une critique du plan mis au point par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, plan qui mobilise 315 milliards d'euros sur la période 2015-2017 ?