Malgré la croissance molle, la pérennité des entreprises s'améliore

Par Fabien Piliu  |   |  569  mots
La pérennité des entreprises s'est améliorée entre 2009 et 2013 observe l'Insee
Selon une étude de l'Insee, sept entreprises sur dix étaient encore en activité en 2013. Après la crise, la pérennité des entreprises remonte.

La crise de 2008-2009 a fait beaucoup de dégâts. En 2009, le nombre de défaillances a explosé pour s'élever à 63.204. Un record, à l'époque.

Les jeunes entreprises ont également payé un lourd tribut à la crise. En effet, seulement 66% des entreprises qui avaient été créées au premier semestre 2006 étaient encore en activité trois ans plus tard, observe une étude de l'Insee. En 2013, en dépit des soubresauts de la crise, ce taux est remonté à 71%, bien que le record de 2009  - inégalé depuis - soit battu. En 2013, l'Insee a enregistré 63.452 défaillances d'entreprises.

" La génération de 2010 connaît en effet un environnement économique moins défavorable et moins chahuté que la génération 2006, qui a notamment affronté la récession de 2008-2009. De plus, l'apparition du régime de l'auto-entrepreneur en 2009 pourrait expliquer en partie la plus forte pérennité de la génération 2010 ; en effet, certains projets plus fragiles peuvent d'abord être testés sous ce régime, en particulier pour les créations d'entreprises individuelles avec un faible investissement initial ", explique l'Insee. Pour mémoire, le régime de l'auto-entrepreneur est entré en vigueur le 1er janvier 2009.

La santé, l'industrie et la logistique sont les secteurs les plus robustes

Cette résistance varie selon les secteurs. Celui de la santé, " largement constitué de professions libérales " rappelle l'Insee, est le plus robuste. L'industrie et le transport-entreposage sont également des activités où la pérennité des nouvelles entreprises est forte. " Mais seulement 15 % des créations se font dans ces trois secteurs d'activité. Dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques, la pérennité frôle 80 %. Ce secteur génère 13 % des créations du premier semestre 2010 ", poursuit l'Institut.

En revanche, certains secteurs ont une pérennité traditionnellement plus faible que les autres. C'était déjà le cas pour les générations 2002 et 2006.

Ainsi, dans le commerce, qui concentre un quart des créations d'entreprises du premier semestre 2010, au bout de trois ans, seulement 64 % des nouvelles entreprises commerciales sont encore actives. Dans la construction, le second secteur le plus important en matière de créations d'entreprises - avec près d'une création sur cinq - la pérennité à trois ans s'élève à 68 %. Dans l'hébergement-restauration, seulement deux tiers des nouvelles entreprises survivent au moins trois ans.

Le rôle clé du créateur d'entreprise

Outre l'appartenance à un secteur, quels sont les éléments qui favorisent la pérénnité d'une entreprise? L'Insee en avance trois. D'une part, elle augmente avec le niveau de diplôme du créateur. Deux tiers des entreprises créées en 2010 par un créateur sans diplôme sont encore actives trois ans après. Pour les diplômés ayant un niveau bac+5 ou plus, 78 % le sont encore.

D'autre part, les chances d'être pérenne augmentent avec l'expérience du créateur dans le métier. " Changer de domaine de compétence en créant son entreprise diminue le taux de pérennité de 5 points par rapport à un entrepreneur qui possède déjà plus de dix ans d'expérience dans le même métier ", constate l'Insee. Enfin, La catégorie juridique de l'entreprise joue également sur sa pérennité. Les sociétés sont plus pérennes que les entreprises individuelles. Trois ans après leur création, 77 % des premières sont encore actives, contre 62 % des secondes.