Manque de main d'œuvre : pour la CFDT, il faut commencer par « régulariser les travailleurs » sans papiers

Par latribune.fr  |   |  493  mots
(Crédits : POOL New)
Alors que le gouvernement a proposé de créer un titre de séjour « métier en tension », pour favoriser le recrutement de travailleurs étrangers en situation irrégulière dans les secteurs qui peinent à recruter, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger estime qu'il est « absolument indispensable de régulariser les travailleurs » sans papiers déjà présents en France.

Laurent Berger n'est pas convaincu par le projet de titre de séjour « métier en tension » pour les immigrés du gouvernement. Le secrétaire général de la CFDT estime en revanche qu'il est « absolument indispensable de régulariser les travailleurs » sans papiers déjà présents en France. « Il faut de façon assez automatique régulariser les travailleurs qui sont aujourd'hui en emploi », a déclaré lundi Laurent Berger sur France 2, faisant valoir que ces salariés « contribuent au financement de notre Sécurité sociale (et) de notre action publique à travers la fiscalité ».

Début novembre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le ministre du Travail Olivier Dussopt ont annoncé que le gouvernement voulait créer un titre de séjour « métier en tension », afin de favoriser le recrutement de travailleurs étrangers en situation irrégulière dans les secteurs qui peinent à recruter. Cette mesure devrait être débattue dans le cadre d'un projet de loi sur l'immigration de travail qui sera discuté en premier lieu « au Sénat à partir de janvier prochain ».

Ne pas faire reposer cette mesure « uniquement sur les patrons »

A propos de cette mesure de titre de séjour « métier en tension », le patron de la CFDT estime que le gouvernement reprend une idée qui « n'a jamais totalement fonctionné » ; à savoir qu'il « pense qu'il est absolument indispensable de régulariser les travailleurs qui font fonctionner ce pays (...) et qui sont malheureusement en situation irrégulière ». Réclamant « une approche qui soit pas simplement utilitariste économiquement, mais qui soit aussi reconnaissante socialement à l'égard de ces travailleurs », Laurent Berger estime que ce type de décision ne doit pas « reposer uniquement sur les patrons, qui ne jouent pas forcément le jeu ».

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Ce débat autour de la régularisation des travailleurs immigrés revient dans l'actualité alors que le nombre de migrants traversant illégalement la Manche, pour rejoindre le Royaume-Uni est en constante augmentation. Nombre de migrants tentent cette périlleuse traversée depuis les côtes françaises, car ils considèrent que le marché du travail britannique est plus accessible que celui de la France.

Un accord entre Paris et Londres sur l'immigration illégale

Pour lutter contre ces traversées illégales de la Manche, la France et le Royaume-Uni ont signé lundi un accord en faveur d'une coopération plus étroite entre Paris et Londres. Un sujet qui empoisonne la relation entre la France et le Royaume-Uni, sous pression sur la question migratoire.

Les deux points principaux de cet accord sont une enveloppe de 72,2 millions d'euros que devront verser les Britanniques en 2022-2023 à la France qui, en contrepartie, s'engage à augmenter de 40% ses forces de sécurité (350 policiers et gendarmes supplémentaires) sur les plages d'où partent les migrants à destination des côtes britanniques.

(Avec AFP)