Moins gourmandes en PGE, les ETI sont prêtes à retrouver l'activité d'avant crise dès cette année

Par latribune.fr  |   |  511  mots
Les ETI industrielles, qui sont aussi plus internationalisées, comptent notamment profiter de la reprise économique mondiale, déjà très forte en Asie et aux Etats-Unis. (Crédits : Reuters)
68% des entreprises de taille intermédiaire n'ont pas ou peu utilisé le Prêt garanti par l''Etat, sauf dans le commerce et le tourisme, selon une enquête réalisée par Bpifrance. Une résilience qui contraste avec les 700.000 PGE octroyés aux entreprises françaises sur un an, dont 90% de TPE.

Si certains secteurs spécifiques s'attendent à le retour à des niveaux d'avant crise pas avant 2023, les ETI françaises sont beaucoup plus optimistes. Près de 60% des dirigeants de ces entreprises de taille intermédiaire interrogés prévoient un retour de leur activité à son niveau d'avant la crise sanitaire dès la fin de l'année, dont 39% dès la fin de l'été, et 29% disent d'ailleurs l'avoir déjà retrouvé, selon un sondage réalisé auprès de 5.000 ETI par Bpifrance entre mars et mai. Les entreprises industrielles et de la construction sont d'ailleurs les plus optimistes. Une résilience qui s'était déjà manifestée en pleine pandémie de Covid-19, en 2020.

Ce sentiment corrobore aussi celui de la Banque de France qui s'attend à voir l'activité repartir plus rapidement que prévu, car portée par une accélération de la consommation des ménages.

"La fermeture de l'économie à cause de la pandémie a été un bouleversement énorme, mais que dès qu'on rallume, tous les moteurs se remettent en marche", analyse Philippe Mutricy, directeur des études et de la prospective de Bpifrance.

Une majorité d'ETI a tenu avec sa propre trésorerie

Fait plus surprenant, si plus d'une ETI sur deux a fait une demande de PGE, 68% d'entre elles ne l'ont peu ou pas du tout utilisé, sauf dans le commerce et le tourisme, particulièrement touchés par la crise et leur niveau de trésorerie ne s'est que peu dégradé par rapport à l'an dernier.

On compte en France plus de 5.500 ETI, soit deux fois moins que l'Allemagne. Aussi, ce chiffre est à mettre au regard des 700.000 entreprises qui ont contracté un PGE jusqu'en mars 2021.

Pour rappel,  selon une note de l'institut des politiques publiques (IPP), plus de 130 milliards d'euros de PGE ont été accordés en France jusqu'en août 2020,contre 55 milliards d'euros en Italie et 40 milliards d'euros en Allemagne.

Seuls 2% des dirigeants ont fait part de "difficultés insurmontables" tandis qu'environ un tiers des entreprises ayant souscrit un PGE pensent le rembourser dès cette année.

En conséquence, 79% des dirigeants comptent maintenir leurs projets d'investissements cette année (contre 53% dans l'enquête de l'an dernier) et 73% leurs projets d'embauches (contre 45% l'an passé).

Un tiers veut relocaliser en France

Les ETI industrielles, qui sont aussi plus internationalisées, comptent notamment profiter de la reprise économique mondiale, déjà très forte en Asie et aux Etats-Unis.

La plupart des entreprises comptent en particulier renforcer leurs investissements dans leur transformation numérique et dans la transition écologique.

Elément intéressant : environ un tiers des ETI qui ont au moins une filiale à l'étranger ont des projets de relocalisations de production en France, et 6% envisagent même de les accélérer.

Les ETI regroupent les entreprises ayant entre 250 et 5.000 salariés et un chiffre d'affaires compris entre 60 millions d'euros et 1,5 milliard d'euros. Elles sont principalement représentées par l'industrie et la construction (35%), le commerce (27%), et les services (27%).

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(Avec AFP)