Paris ne fait plus rêver les cadres

Par latribune.fr  |   |  450  mots
(Crédits : Reuters)
Plus de la moitié des cadres franciliens (54%) sont insatisfaits de leur situation. Un mois après la fin du confinement, 32% recherchent activement un poste, passent des entretiens ou ont demandé une mutation hors de la Ville Lumière.

Les grèves des transports en décembre contre la réforme des retraites, puis le confinement lié à la crise du coronavirus ont, d'après une étude de Cadremploi publiée mardi, renforcé l'envie des cadres franciliens de quitter Paris. Néanmoins, la peur de quitter son emploi freine le passage à l'acte.

Parmi les 1.919 cadres interrogés en ligne du 16 au 17 juillet 2020, 96% vivent ou travaillent en région parisienne et 83% d'entre eux envisagent une mobilité en région. Cependant, ce chiffre est plutôt stable d'année en année (84% en 2018, 82% en 2019).

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"Comme toujours, s'ils sont nombreux à exprimer leurs désirs de quitter la Ville Lumière, le cap entre la réflexion et la prise de décision reste difficile à franchir", note l'étude.

Malgré cette constance, ils sont tout de même 32% à rechercher activement un poste, à passer des entretiens ou à avoir demandé une mutation. Pour se mettre au vert, les cadres franciliens sont pour 61% d'entre eux "prêts à changer de métier" ou à accepter une baisse de salaire (53%). Une décision qui n'est pas anodine pour ces professionnels. De fait, les cadres Franciliens gagnent en moyenne 5.000 euros de plus que ceux vivant en province (52.000 euros brut par an contre 47.000), selon le baromètre 2019 de l'Apec.

Si l'option de la démission est en recul (46%, en baisse de 6 points par rapport à 2019), celle consistant à faire des allers/retours à Paris est en hausse notable de 7 points, peut-être facilitée par l'essor du télétravail pendant le confinement.

"J'aime plus Paris"

Mais pourquoi les Parisiens veulent-ils quitter leur ville ? Bien que l'accessibilité rapide à tous les services et la vie culturelle que Paris propose soient appréciés par plus de huit Franciliens sur dix, les inconvénients de la capitale semblent avoir pris le dessus sur les avantages qu'elle présente. Plus de 6 Parisiens sur 10 jugent Paris trop stressante, presque autant reprochent le coût trop élevé de la vie et près de la moitié pointe du doigt les temps de transports trop longs.

Au delà de ces inconvénients, 46% des cadres parisiens ne sont pas satisfaits de leur logement et 27% déplorent l'inaccessibilité à la propriété. Globalement, tous critères confondus, 54% des cadres franciliens se déclarent insatisfaits de leur situation.

Bordeaux en tête

Parmi les destinations rêvées par les Parisiens, plus de la moitié souhaite s'installer à Bordeaux, suivi de près par Nantes (44%) puis par Lyon (31%). La principale motivation au départ est la recherche d'un meilleur cadre de vie pour 89% de ces cadres.

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