Pas de remise en cause du CDI, remaniement... les annonces de Valls

Par latribune.fr avec AFP et Reuters  |   |  696  mots
Le Premier ministre a notamment déclaré qu'il n'avait pas songé à démissionner, évoquant une "responsabilité collective".
Lors d'une interview, le Premier ministre a détaillé la politique du gouvernement pour les semaines à venir et s'est exprimé sur les dossiers "chauds" du moment, comme le potentiel licenciement des 2.150 employés du transporteur MoryGlobal.

Interrogé sur BFMTV et RMC, Manuel Valls a précisé mardi 31 mars la direction que comptait prendre son gouvernement après l'échec de la gauche aux élections départementales de mars.

Le Premier ministre a notamment déclaré qu'il n'avait pas songé à démissionner, évoquant une "responsabilité collective". Il est également revenu sur la remise en cause du CDI par le Medef, les dysfonctionnements du régime social des indépendants et le licenciement à venir des 2.150 salariés du transporteur MoryGlobal, faute de projet de reprise.

  • Le gouvernement "pas remis en cause", un remaniement "envisagé"

"Ces élections départementales ne remettaient pas en cause le gouvernement", selon Manuel Valls. Interrogé sur les causes de l'échec, il a jugé que "chacun a sa part de responsabilité" : "je me suis beaucoup impliqué" et "j'assume ma part" de la défaite. "Il est important que toute la gauche se retrouve, la division mène à la défaite", a-t-il estimé.

Rappelant qu'il avait "toujours souhaité" que des écologistes participent à son gouvernement, le Premier ministre n'a pas exclu un remaniement "s'il y a un pacte". Un "élargissement de la majorité" est possible si les partenaires du PS "considèrent que c'est possible de gouverner sur la ligne économique qui est la nôtre, sur les réformes en matière de transition énergétique que nous sommes en train de mener et sur la lutte contre les inégalités", a-t-il dit.

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"Je ne crois pas à la guerre des gauches, et je suis prête au rassemblement, mais je ne crois pas non plus que la modernité, ce soit d'abdiquer sur chacun des acquis sociaux et d'avoir un projet conservateur", a estimé de son côté l'ancienne ministre du Logement Cécile Duflot dans une interview accordée au Monde et publiée ce mardi.

  •  Favoriser l'embauche sans changer le CDI

"La remise en cause du CDI n'est pas dans les projets du gouvernement, ce n'est pas parce que le Medef fait un certain nombre de propositions que nous allons les prendre", a également déclaré le chef du gouvernement.

"La réforme pour permettre aux PME-PMI d'embaucher rapidement, cela, oui", a encore dit Manuel Valls, qui assure écouter les entrepreneurs qui expriment leur "peur de l'embauche. Il faut lever le frein de cette peur". Mais "il ne faut pas le faire au détriment de notre droit social", a-t-il ajouté.

Le patron du Medef Pierre Gattaz a défendu mardi au micro de RTL la création d'un nouveau contrat de travail facilitant le licenciement. L'organisation patronale a proposé plusieurs aménagements au droit du travail, notamment d'introduire des variables économiques "inconstestables" dans les motifs de licenciement et de généraliser le "contrat de projet" qui existe déjà dans le BTP.

  • Vers une réforme du RSI

Concernant le régime social des indépendants (RSI), dont les dysfonctionnements ont fait descendre artisans et commerçants dans la rue, Manuel Valls s'est dit favorable à une réforme.

"Le RSI, qui a été réformé il y a quelques années, est un désastre. Ça ne marche pas."

Interrogé sur l'éventualité de "supprimer le RSI et le rattacher au régime général", le chef du gouvernement a répondu : "C'est une des possibilités", en précisant que le député socialiste du Gard Fabrice Verdier, chargé d'une mission à ce sujet, préparait des propositions.

  •  Recherche de solution pour MoryGlobal

Alors que le tribunal de commerce examine ce mardi la demande de liquidation de MoryGlobal (ex-MoryDucros), qui avait été placé en redressement judiciaire le 10 février dernier, le Premier ministre a assuré que le gouvernement essayait de "trouver une solution" pour les 2.150 salariés du transporteur.

Le gouvernement "travaille sur un plan de reconversion des sites et surtout pour trouver des possibilités d'embauche dans le secteur des cars" pour les chauffeurs de MoryGlobal, a-t-il ajouté. Jeudi 26 mars, à l'issue d'une rencontre avec les représentants du personnel, l'État a sommé Arcole Industries, l'actuel actionnaire et ancien propriétaire de Mory Ducros, "d'assumer ses responsabilités (...) et de contribuer au financement du PSE".