Pour les cadres, la loi Travail n'aura aucun effet sur l'économie et l'emploi

Par latribune.fr  |   |  359  mots
Badge d'un opposant à la loi Travail avec une photographie de la ministre du Travail Myriam El Khomri lors d'une manifestation.
62% des cadres interrogés lors d'une étude Viavoice, la réforme du droit du travail n'aura "pas d'impact positif sur l'activité" à l'échelle macroéconomique. Pour 66% d'entre eux, elle "ne favorisera pas la création d'emplois en France"

Le scepticisme domine. La plupart des cadres estiment que la future loi Travail n'aura pas d'effet sur l'économie et l'emploi. Ils affichent par ailleurs un regain de confiance dans la conjoncture, selon un sondage Viavoice pour HEC, Le Figaro et France Inter publié lundi 4 avril.

Pour 62% des cadres interrogés, la réforme du droit du travail n'aura "pas d'impact positif sur l'activité" à l'échelle macroéconomique, tandis que 66% d'entre eux pensent qu'elle "ne favorisera pas la création d'emplois en France", détaille cette étude réalisée en ligne du 18 au 22 mars auprès d'un échantillon représentatif de 400 cadres selon la méthode des quotas appliquée aux critères suivants: sexe, âge, statut d'activité (salariés du secteur public ou du secteur privé).

Seuls 15% considèrent le texte "équilibré"

Les cadres interrogés doutent encore plus des effetsau niveau microéconomique : pour 75% des cadres du secteur privé, la loi El Khomri n'aura pas d'impact sur l'économie de leur propre entreprise, ni sur l'emploi à cette échelle pour 78% d'entre eux.

Le jugement sur le texte est contrasté: 45% estiment qu'il "va trop loin en remettant trop en cause le droit des salariés", 26% au contraire qu'il "ne va pas assez loin et ne permettra pas vraiment d'assouplir le code du travail". Seuls 15% considèrent le texte "équilibré".

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Le moral des cadres au plus haut depuis début 2011

Malgré ces doutes, le moral des cadres est nettement remonté le mois dernier: l'indice global, utilisé par l'institut Viavoice à partir d'un panel récurrent de questions, a bondi de 8 points, passant de -35 en février à -27 en mars.  "L'indice retrouve un niveau qu'il n'avait pas connu depuis début 2011", relève Viavoice.

Cette amélioration s'explique par un "regain de confiance en matière de conjoncture et d'emploi". Ainsi, 46% des cadres pensent que le nombre de chômeurs va augmenter, contre 62% en février. Ils sont également un peu moins nombreux à croire que le niveau de vie des Français va se dégrader (42% contre 47%), de même que leur situation financière personnelle (30% contre 33%).

(avec AFP)