Présidentielle 2017 : NKM et Hervé Mariton qualifiés à l'arraché pour la primaire

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  1060  mots
Nathalie Kosciusko-Morizet est la septième personnalité à se qualifier pour la primaire de la droite. Hervé Mariton, lui, et le huitième et dernier qualifié.
L'opération, "il faut sauver le soldat NKM" a fonctionné. La conseillère de Paris est la septième candidate à se qualifier pour la primaire. Hervé Mariton est le tout dernier qualifié avec l'apport in extremis du parrainage du député des Hauts-de-Seine Jean-Christophe Fromantin. Ils seront donc huit à concourir.

"Le coup passa si près que... ". Nathalie Kosciusko-Morizet a du songer à « Après la bataille », ce poème de Victor Hugo, en constatant jeudi soir 8 septembre qu'elle avait fait le plein des parrainages nécessaires pour figurer dans le casting de la primaire de la droite et du centre. Le tout à vingt-quatre heures de l'échéance fatale.

C'est en effet ce vendredi 9 septembre à 18 heures que les candidats potentiels doivent déposer auprès de la Haute autorité de la primaire la liste des parrainages nécessaires pour postuler. Les candidats du parti « Les Républicains » avaient besoin de réunir sur leur nom aux moins 250 élus, dont au moins 20 parlementaires, répartis sur au moins 30 départements, ainsi que 2.500 militants originaires d'au moins 15 départements différents.

Il faut sauver le soldat NKM

A ce petit jeu, NKM a eu chaud, mais elle a  finalement trouvé 23 parlementaires. Idem pour les militants, elle passe le cap des 2.500, grâce, notamment, selon nos informations, à une forte mobilisation dans Sud-Ouest.... Les terres d'Alain Juppé. Autant par calcul politique que pour des raisons démocratiques, Alain Juppé a en effet décidé de voler au secours de l'élue de Paris en demandant à ses réseaux de donner un coup de main à NKM.

D'ailleurs, intervenant mardi 30 août sur France Inter, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et soutien d'Alain Juppé, avait réitéré le souhait de voir NKM concourir. Du côté de chez François Fillon c'est le même état d'esprit qui a régné. Ainsi, mercredi 31 août, Gilles Carrez, député LR président de la commission des Finances de l'Assemblée Nationale et soutien de François Fillon, a annoncé qu'il parrainait NKM.

Mais pourquoi cette volonté de « sauver » NKM ? Sans sa présence, la primaire de la droite affichait un côté un peu « ringard » avec la seule présence d'hommes approchant ou dépassant la cinquantaine. Ce qui n'était pas du meilleur effet. De plus, NKM a le mérite de mettre sur la table des débats sociétaux, économiques et sociaux qui différent de ces concurrents. Le sujet écologique par exemple. Ce qui permettrait d'ouvrir un peu les fenêtres et de ne pas laisser la primaires se mener sur les seuls thèmes sécuritaires et identitaires matraqués jusqu'à n'en plus pouvoir par Nicolas Sarkozy.

Mariton au dernier moment

Et Alain Juppé a très bien compris qu'il était de son intérêt de freiner cette surenchère. Enfin, la présence de NKM devrait élargir le cercle des électeurs pour la primaire. Or, Alain Juppé sait très bien que plus il y aura de votants et plus il a ses chances, car le noyau dur du parti « Les Républicains », qui ira voter, est quasi entièrement acquis à Nicolas Sarkozy.

Mais même dans le camp sarkoziste, on s'est finalement rallié à une candidature Kosciusko-Morizet qui n'est pourtant pas en odeur de sainteté. Mais, mathématiquement, la présence de NKM renforce les chances de Nicolas Sarkozy au nom du « diviser pour mieux régner ». La présence de NKM va éparpiller davantage les voix sans gêner l'ancien chef de l'Etat, car vraiment très peu de potentiels électeurs de l'ex-chef de l'Etat se déporteront sur la conseillère de Paris.

Pour Hervé Mariton (LR), député de la Drôme, maire de Crest et ancien ministre, la situation est restée tendue encore plus longtemps. Ce vendredi 9 septembre au matin, il lui manquait encore un parrainage de parlementaire. Puis, la délivrance s'est produite en début d'après-midi quand Jean-Christophe Fromentin, député non inscrit (ex UDI) des Hauts-de Seine lui a apporté le parrainage décisif... Juste à temps pour déposer ses listes avant 18 heures.

11 dossiers enregistrés à la Haute Autorité

A ce stade, la Haute Autorité pour la primaire de la droite a enregistré 11 candidatures. Les qualifiées avérés pour la primaire de la droite sont : Nicolas Sarkozy (LR), ancien président de la République ; Alain Juppé (LR), maire de Bordeaux et ancien premier ministre ; François Fillon (LR) député de Paris et ancien Premier ministre ; Bruno Le Maire (LR) ancien ministre de l'Agriculture et député de l'Eure.

Pour Jean-François Copé (LR) ancien ministre, ancien président de l'UMP (devenu « Les Républicains » et député maire de Meaux, les choses ont été plus difficiles mais l'histoire s'est bien terminée car depuis le samedi 27 août il obtenu tous les soutiens requis : 27 parlementaires et plus de 3.500 militants.

Un autre candidat "surprise" est lui aussi qualifié. Il s'agit de Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate fondé par Christine Boutin et député des Yvelines. Non membre du parti "Les Républicains", il n'était pas soumis à la règle des parrainages et pourra donc figurer parmi les concurrents.

Il y a donc aussi Nathalie Kosciusko-Morizet et Hervé Mariton qui se qualifient à l'arraché. Enfin, la Haute autorité a annoncé avoir reçu les candidatures de trois autres personnalités au titre d'autres partis. Faute d'un nombre suffisant de parrains, Frédéric Lefebvre a décidé de se présenter en tant que président de "Nouveaux Horizons". Les identités des deux autres candidats sont pour l'heure inconnues. La campagne officielle débutera le 21 septembre, une fois que toutes les listes de parrainage auront été officiellement certifiées.

Plusieurs éliminés... Mais Guaino tout de même candidat à la présidentielle

Tous les autres candidats potentiels, n'ont pas pu réunir les parrainages demandé. Il s'agit d'Henri Guaino (LR), député des Yvelines et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, qui a la particularité d'avoir déjà annoncé qu'il serait tout de même candidat à l'élection présidentielle... s'il trouve 500 signatures de soutien ; Frédéric Lefebvre (LR), député des Français de l'étranger (Amérique du Nord) et ancien ministre ; Geoffroy Didier (LR), vice-président de la région Ile-de-France ; Nadine Morano (LR), députée européenne et ancienne ministre; Jacques Myard (LR), député des Yvelines, maire de Maisons-Laffitte.  Mais tout n'est pas perdu pour les « recalés ». Certains d'entre eux espèrent des postes ministériels en annonçant leur ralliement à tel ou tel candidat... Ils doivent juste miser sur le bon cheval.