Réforme des retraites : les « petites pensions » vont bénéficier d'une revalorisation moyenne d'environ 30 euros par mois en 2024

Par latribune.fr  |   |  586  mots
Le coup de pouce aux petites pensions prévu par la réforme des retraites bénéficiera à 185.000 des nouveaux retraités de 2024. (Crédits : AFP)
Le coup de pouce aux petites pensions prévu par la réforme des retraites bénéficiera à 185.000 des nouveaux retraités de 2024, pour une revalorisation moyenne d'environ 30 euros par mois.

De quoi mettre (un peu) de beurre dans les épinards. Selon une étude du service statistique du ministère du travail, de la santé et des solidarités (Drees), le coup de pouce aux petites pensions prévu par la réforme des retraites bénéficiera à 185.000 des nouveaux retraités de 2024, pour une revalorisation moyenne d'environ 30 euros par mois.

Cette étude confirme l'évaluation qu'avait déjà faite la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) devant le Sénat, en octobre dernier. Mais la CNAV n'avait pas précisé alors le nombre de personnes concernées.

Atteindre au minimum 85% du Smic net pour les carrières complètes

La réforme des retraites a, en effet, revalorisé le « minimum contributif » (Mico), dispositif de soutien aux petites pensions. Mais pour toucher 1.200 euros, 85% du Smic net, il faudra avoir validé tous les trimestres requis (168 soit 42 ans aujourd'hui, 172 soit 43 ans d'ici 2027) avec une rémunération au niveau du Smic.

Or, ceux qui ont fait « beaucoup de temps partiel », par exemple, auront « une augmentation, mais ça n'arrivera pas forcément à 1.200 euros, même avec une carrière complète », avait admis Olivier Dussopt, alors ministre du Travail, en février dernier. Idem pour ceux qui sont partis ou partiront sans avoir atteint le « taux plein » : comme aujourd'hui, leur pension restera diminuée en proportion du nombre de trimestres manquants.

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L'exécutif et la majorité ont donc été accusés par les oppositions lors des débats d'avoir survendu l'effet positif de la mesure sur le niveau des petites retraites, en faisant miroiter une évolution bien plus avantageuse qu'elle ne l'était réellement. « Le gouvernement se moque des Français. La retraite à 1.200 euros, aujourd'hui on ne sait plus ce qu'il en est. On apprend que le nombre de Français concernés devient ridicule », avait attaqué en octobre le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

Pour la Drees néanmoins, l'effet « revalorisation des petites pensions » de la réforme des retraites va en tout cas se poursuivre dans les années et décennies à venir, puisque le « Mico » est désormais indexé sur le Smic, et non pas sur l'inflation. La proportion de nouveaux retraités bénéficiant du soutien aux petites pensions va ainsi rester largement supérieure à ce qu'elle aurait été sans la réforme : près de 30% en 2024, avec une redescente à 25% dans la décennie suivante, et une légère remontée dans les décennies suivantes.

L'écart de pension moyenne dans le secteur privé entre hommes et femmes se réduit

Selon la Drees, la réforme a également un effet redistributif. « C'est bien pour les bénéficiaires les plus modestes que le minimum contributif a les effets les plus importants », souligne-t-elle. « Grâce au minimum contributif, l'écart de pension moyenne dans les régimes de base du secteur privé entre femmes et hommes se réduit, passant de 16,6% à 14,5% », indique-t-elle.

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Pour les personnes déjà en retraite, avait estimé la CNAV en octobre dernier, la réforme a revalorisé « de 50 euros en moyenne » le minimum contributif pour environ 500.000 personnes. Sur ces 500.000, 20.000 ont touché le montant maximal de 100 euros. Au total, 1,7 million de retraités au moment de la réforme devaient bénéficier d'une revalorisation d'ici septembre 2024.

(Avec AFP)