Régionales : Jean-Pierre Masseret (PS Grand Est) fait de la résistance... mais jusqu'à quand ?

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  446  mots
A ce stade, Jean-Pierre Maceret, chef de file PS dans le Grand Est, refuse de retirer sa lite. Mais pour combien de temps?
Malgré les injonctions du PS parisien, Jean-Pierre Masseret, chef de file de la liste PS en Alsace-Champagne-Ardenne- Lorraine, refuse de se retirer, alors qu'il n'est arrivé que troisième dimanche dernier et que la menace FN est forte. Mais pourra-t-il tenir? Solferino joue la tactique d'un effondrement progressif

L'étouffement progressif. C'est la tactique que le siège parisien du PS est en train d'employer pour forcer Jean-Pierre Masseret à retirer sa liste pour le second tour des élections régionales dans le grand Est (Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine). Dans cette future grande région, Florian Philippot (FN) est arrivé en tête du premier tour avec 36,06% des voix, suivi de la liste menée par le président sortant de la région Alsace Philippe Richert (LR-UDI-Modem) deuxième avec 25,83% des suffrages. Arrivé troisième, Jean-Pierre Masseret, lui, n'a obtenu que 16,11% des bulletins. Or, dès dimanche soir, le siège du PS rue de Solférino à Paris a donné consigne aux listes PS parvenues en troisième position se retirer s'il y avait un risque que le FN puisse arriver en tête.
Ce que Pierre de Saintignon et Christophe Castener ont fait, respectivement dans le grand Nord et en Paca. En, revanche, dans le grand Est, Jean-Pierre Masseret fait de la résistance en refusant de se plier à cette injonction malgré l'insistance du Premier ministre lundi soir.

Pression du PS sur les colistiers

Jean-Pierre Masseret a même déposé sa liste à la Préfecture dès lundi soir, devançant de 24 heures la date limite.
Le siège du PS a donc changé de tactique en faisant pression sur les colistiers de Jean-Pierre Masseret pour qu'ils se retirent. : « Sur moi, ça sera sans effet. Sur les colistiers, ça pourrait produire un effet. On attend 18 heures, voilà. On n'est sûr de rien encore » a déclaré Jean-Pierre Masseret sur France Bleue.

En effet, selon l'article L352 du code électoral, une liste peut se retirer entre les deux tours si « une déclaration de retrait est signée par une majorité des candidats de la liste ». En l'occurrence, il faudrait donc que ce mardi soir avant 18 heures au moins 95 des 189 candidats signent un tel texte. Ils seraient déjà plusieurs dizaines à l'avoir fait mais le seuil fatidique ne serait pas encore atteint. Pour les persuader, selon RTL, le siège du PS ferait circuler un sondage interne qui annonce la victoire du FN en cas de triangulaire, et sa défaite avec 47% des voix contre 53% pour le candidat de droite, en cas de duel.
Reste une dernière solution. Même si sa liste est validée, Jean-Pierre Masseret, ne pouvant résister à la pression des « ses amis » pourrait, in fine, être contraint de ne pas faire imprimer ses bulletins de vote ou de ne pas les faire distribuer en mairie, si des candidats annoncent encore leur retrait de de sa liste, mercredi et jeudi... C'est le secret espoir de certains caciques du PS à Paris.