
Publié le 07/12/2015 à 08:30. Mis à jour le 07/12/2015 à 11:02.
Les listes FN, qui ont battu les précédents records des européennes et départementales avec un score global de 27,96%, arrivent en tête dans six des 13 nouvelles régions. La victoire du Front national a été le centre des réactions des politiques de tout bord. Revue de détail.
La droite pas d'accord avec les centristes pour un front républicain
- Face à ce vote FN massif, interprété par les ténors LR comme la traduction d'une "colère" envers le gouvernement et d'une "peur", Nicolas Sarkozy s'est livré à un réquisitoire contre l'exécutif et a refusé "toute fusion et tout retrait" pour contrer l'extrême droite au second tour, dans les régions où la droite est troisième. Il s'est montré compréhensif avec les électeurs du Front national. "Ce soir, toutes les expressions de cette exaspération doivent être considérées et, bien sûr, respectées." Il appelle les électeurs à se mobiliser pour "la seule alternance crédible", c'est-à-dire le parti Les Républicains et le centre, et refuse par ailleurs tout arrangement "tactique".
- Même son de cloche du côté de Xavier Bertrand, candidat de la liste LR-UDI-Modem en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. "Je dis aux électeurs du FN que je comprends leur colère.
- Jean-Pierre Raffarin, membre de LR, prône une autre ligne. L'ancien Premier ministre a appelé lundi 7 décembre au retrait des listes arrivées troisième. Une demande valable pour la droite, troisième dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. "Quand on est troisième on se retire, on fait le front contre les déconstructeurs parce que c'est aujourd'hui qu'il faut reconstruire."
- Les centristes, alliés de LR lors de ces élections ont fait entendre leur différence, par la voix du président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde. Ils ont appelé au "retrait des listes en troisième position", "partout où le FN peut gagner". Le président du MoDem, François Bayrou, réclame aussi un tel "ressaisissement démocratique".
Les socialistes acceptent le "sacrifice"
Appelant à un "barrage républicain", le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a quant à lui annoncé un retrait de ses listes en NPDC-Picardie et PACA, synonyme de "sacrifice" pour les socialistes qui ne siégeront pas dans ces régions pendant près de six ans. Pierre de Saintignon (18,12%) en Nord-Pas-de-Calais-Picardie a accepté, ce qui n'est pas le cas de Christophe Castaner (16,59%) dans la région du sud.
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, s'est offusqué suite au propos de Nicolas Sarkozy: "Quand on est gaulliste, quand on est républicain, quand on est démocrate, on ne met pas sur le même plan, comme l'a fait Nicolas Sarkozy, la gauche et l'extrême droite".
Selon Le Figaro, lundi 7 décembre, le Premier ministre a fustigé "la grosse faute morale" de Nicolas Sarkozy, estimant qu'elle "laissera des traces".
Le FN euphorique
Du côté du Front national, l'euphorie était de mise.
- "Rien ne pourra entraver la volonté profonde du peuple", a lancé Marine Le Pen sur Twitter.
Et de renchérir: "Dans ma région, les électeurs ont exprimé une volonté claire d'alternance à un système à bout de souffle." #régionales2015
- Jean-Marie Le Pen s'est déclaré lundi certain de la victoire de sa fille Marine et sa petite-fille Marion au deuxième tour des régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Je les ai félicitées toutes les deux pour leurs très belles victoires et j'ai exprimé l'espoir et même la certitude qu'elles seront vainqueurs dimanche prochain." Interrogée sur RTL, Marine Le Pen s'est refusée à commenter le soutien de son père.
Entre appel au rassemblement et critiques du côté de EELV et du Front de gauche
- A la gauche du PS, les écologistes de toutes tendances se sont accordés pour demander "un rassemblement de la gauche", sur la même ligne que le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.
- Mais certaines voix, comme l'ancienne ministre EELV Cécile Duflot, ont relevé qu'il y avait eu un "certain nombre d'avertissements" lors des derniers rendez-vous électoraux et que ce score FN "est une punition".