Retraites, dividende salarié, écologie : Emmanuel Macron veut lancer dès cet été les grandes réformes du quinquennat

Par latribune.fr  |   |  731  mots
« Dès cet été aussi, il nous faudra lancer le chantier de la retraite », a déclaré Emmanuel Macron. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
Le président de la République veut accélérer sur les réformes promises durant sa campagne de réélection, et ainsi enclencher « dès cet été » celles du dividende salarié, de la transition écologique et des retraites. Les discussions sur cette dernière risquent d'être mouvementées puisque la CFDT a déjà prévenu qu'elle « n'irait pas concerter après le 14 juillet » sur ce sujet avec le gouvernement.

L'été sera studieux pour les membres du gouvernement. Le chef de l'État a en effet déclaré vouloir « enclencher quelques chantiers d'envergure dès cet été » à savoir « la réforme du dividende salarié, le chantier de la retraite, les grands projets de planification écologique », a-t-il énuméré lors d'un déplacement dans le Tarn ce jeudi 9 juin.

« Dès cet été, je veux pouvoir faire voter une réforme sur laquelle je me suis engagé, celle du dividende salarié », a précisé Emmanuel Macron.

Le dividende salarié est une mesure avancée par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle pour permettre un meilleur partage des profits des entreprises en direction des salariés. Elle fera d'ailleurs partie du projet de loi "pouvoir d'achat", qui sera présenté en conseil des ministres après les législatives des 12 et 19 juin.

Ce projet comprendra aussi des mesures comme « le bouclier tarifaire, continuer à bloquer les prix, le triplement de la prime Macron », avait détaillé la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire le 24 mai. Dans ses promesses de campagne, Emmanuel Macron s'est engagé à poursuivre le blocage du prix du gaz jusqu'à la fin de l'année fin 2022. Mis en place à l'automne, ce bouclier "bloque" le tarif réglementé du gaz afin qu'il ne dépasse pas le prix d'octobre 2021.

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Les retraites s'invitent au débat plus tôt que prévu

Parmi les sujets qui pourraient être amorcés cet été, celui des retraites. Et ce, alors que le ministre en charge du dossier, Olivier Dussopt, avait semblé écarter cette éventualité. « Je pense que nous pouvons commencer cela au mois de septembre, au mois d'octobre », avait-il dit sur RTL le 24 mai.

Les propos de ce jour du chef de l'État viennent le contredire. « Dès cet été aussi, il nous faudra lancer le chantier de la retraite », a-t-il martelé, « de manière juste, progressive et concertée ». Une réforme explosive, que le président a l'habitude de présenter comme « la mère des réformes » qui doit porter à 65 ans l'âge de départ en 2031 et entrer en vigueur à l'été 2023. L'idée étant de décaler l'âge légal de départ de quatre mois tous les ans. Le dispositif prévoit également des spécificités pour les carrières longues et la pénibilité.

La CFDT a quant à elle déjà prévenu : elle « n'ira pas concerter après le 14 juillet sur les retraites », a affirmé son secrétaire général Laurent Berger mercredi 8 juin. « S'il y a une conférence de méthodes sociales, début juillet, et que le sujet est sur la table, sur la méthode, on dira ce qu'on a à dire (...) mais il n'y aura pas de discussions pendant l'été sur le sujet des retraites. S'ils discutent en septembre on ira discuter. Cet été, je le leur ai dit (à la Première ministre et au ministre du Travail, NDLR), la CFDT ne sera pas disponible pour discuter des retraites », a-t-il insisté.

Les projets écologiques en ligne de mire

Enfin, pour coller à sa promesse d'un second quinquennat « écologique », le président de la République a déclaré vouloir « dès l'été », amorcer les « grands projets de planification écologique » qui doivent mener la France à une neutralité carbone en 2050.

Cette planification reposera sur « le renouvelable et le nucléaire et la sobriété énergétique » et « nos territoires auront un rôle clé ».

Pour rappel, Emmanuel Macron veut « faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon ». Et faire évoluer le pays en changeant « nos moyens de se déplacer au quotidien », en réinvestissant sur le fluvial et le fret ferroviaire, en accélérant la rénovation des logements (au moins 700.000 par an sur les 5 ans qui viennent) ou encore en agissant pour la qualité de l'eau, de l'air, de l'alimentation.

« Il nous faut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort », a enfin affirmé Emmanuel Macron, dans un discours aux airs de bataille politique, à trois jours des législatives

(Avec AFP)