Au ministère du Travail, le choix de l'ancien socialiste Olivier Dussopt pour tenir la promesse du "Plein emploi''

Ce vendredi, a été dévoilé le gouvernement d'Elisabeth Borne, première ministre. Au Travail, le chef de l'Etat a opté pour Olivier Dussopt, qui faisait déjà partie de la précédente équipe gouvernementale. Une nomination censée rassurer les partenaires sociaux. D'importants sujets comme la lutte contre l'inflation ou la réforme des retraites l'attendent.
Fanny Guinochet
Olivier Dussopt devient ministre du Travail
Olivier Dussopt devient ministre du Travail (Crédits : Reuters)

C'est donc à un homme venu de la gauche que revient le ministère du "Travail, du Plein emploi et de l'Insertion". Olivier Dussopt était déjà ministre délégué aux Comptes publics à Bercy dans le gouvernement Castex. Cet ancien maire d'Annonay en Ardèche, était au parti socialiste jusqu'en 2017, et il avait alors rallié Emmanuel Macron. Rue de Grenelle, il succède à Elisabeth Borne, devenue Première ministre.

Le ministre du Plein emploi, vraiment ?

En nommant Olivier Dussopt au Travail, le chef de l'Etat opte pour une forme de continuité. Il place ce quadragénaire, réputé bon soldat, à un poste essentiel de sa politique économique. Puisque comme l'indique l'intitulé de ce ministère - et c'est une nouveauté -, il sera "le ministre du Plein emploi", thème sur lequel Emmanuel Macron a fait campagne.

Autant dire que cet objectif d'Emmanuel Macron de ramener le chômage à 5 % est un véritable défi dans la conjoncture actuelle. Certes, le chômage a baissé de deux points au cours du premier quinquennat, pour atteindre 7,3 % actuellement, mais les nombreux nuages qui s'amoncellent sur l'économie en ce moment ne sont pas très rassurants et présagent un ralentissement de la tendance.

La croissance est quasi nulle, freinée par la guerre en Ukraine, l'inflation s'envole. Poursuivre la politique initiée lors du premier quinquennat, en allant par exemple plus loin sur la réforme de l'assurance chômage comme Emmanuel Macron souhaite le faire, sera un parcours semé d'embûches.

Son dossier prioritaire : la lutte contre l'inflation

Mais, le ministère d'Olivier Dussopt sera d'abord pleinement mobilisé dans la lutte contre la hausse des prix, préoccupation première des Français. Il planchera sur la loi anti-inflation promise au début de l'été. Ce texte essentiel des 100 premiers jours du second quinquennat sera, certes, porté en premier lieu par Bruno Le Maire, reconduit au ministère de l'Economie. Mais Olivier Dussopt y participera notamment sur le volet travail - prime d'activité, dividende salarial etc-. Et pour cause, la question de la hausse des salaires sera au coeur des revendications des actifs, quand de leur côté les employeurs s'inquiètent de l'avenir. Le risque de tensions sociales à venir est très élevé.

Sa connaissance des rouages de Bercy devrait donc l'aider. Tout comme sa bonne entente avec Bruno Le Maire, avec qui la collaboration s'est bien passée. Mais, dans ce contexte, Olivier Dussopt devra toutefois savoir rassurer les partenaires sociaux, échaudés par le premier mandat d'Emmanuel Macron, durant lequel ils se sont souvent sentis mépris. Il devra incarner la promesse du chef de l'Etat d'un changement de méthode, avec plus de concertation et d'écoute à leur égard. Alors même que l'intitulé "dialogue social", longtemps adossé au ministère du Travail a, cette fois, disparu.

Mais Olivier Dussopt, homme discret au point d'être parfois perçu comme transparent et attaché à ne pas faire de vagues,  fera-t-il le poids face aux revendications de certains syndicats ? "Il faut voir qui sera son équipe et son directeur de cabinet", répond un bon connaisseur de la rue de Grenelle, "mais Olivier Dussopt a pour lui d'être une personnalité calme, qui donne la priorité à la concertation".

Quid de la réforme des retraites ?

Dans son intitulé de poste, on aura noté que n'apparaît pas explicitement la réforme des retraites. Est-ce parce qu'Emmanuel Macron entend nommer plus tard un secrétaire d'état ou un haut commissaire dévolu à ce sujet si sensible ?  Quoi qu'il en soit, en toute logique, c'est Olivier Dussopt qui devrait être en première ligne avec les partenaires sociaux sur ce dossier explosif, qui risque de mettre plusieurs millions de personnes dans la rue. Tous les syndicats sans exception sont contre le passage d'un âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Et les Français restent très partagés sur le sujet.

Confier cette mission périlleuse à Olivier Dussopt est assurément un signe de confiance et de loyauté de la part du chef de l'Etat. Même s'il ne fait nul doute, que c'est bien l'Elysée qui gardera la main.

Fanny Guinochet
Commentaire 1
à écrit le 23/05/2022 à 8:26
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Les français continueront d'être rayés des listes de pôles emploi pour un papier non rempli ou un coup de téléphone raté ou un mail reçu 3 jours après la date de péremption, oui on peut compter sur vous pour ça on l'avait bien compris. Et vous croye...

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