Vacances de la Toussaint : la première semaine sera « morose », selon les professionnels de l'hôtellerie

Par latribune.fr  |   |  568  mots
Le recul des réservations « n'est plus que de 15 à 20% quand il était de 30 à 40% il y a une semaine » avec « des annulations à la chaîne » au pic des pénuries dans les stations. (Crédits : DR)
Dans un climat d'incertitude qui perdure, la prudence va être de mise pour un certain nombre de foyers français qui préfèrent attendre la deuxième semaine des vacances de la Toussaint pour planifier une destination. Si le secteur de l'hôtellerie place « de grands espoirs » sur cette période, le recul des réservations risque néanmoins de se faire sentir.

Partira, partira pas ? C'est la question qui préoccupe de nombreux foyers français, au premier jours des vacances de la Toussaint ce samedi et qui termineront le 7 novembre, tandis que 20% des stations-service en France connaissent encore des difficultés en France, selon les chiffres du gouvernement. Mais ces estimations sont contestées et seraient, selon plusieurs enquêtes média, en réalité largement sous-estimées.

A l'image de l'une des pires jours de la pénurie, le 17 octobre, le gouvernement déclarait que 28,1% des stations-service de France étaient en manque soit d'essence, soit de diesel, soit des deux. Mais la proportion réelle était ce jour-là de l'ordre de 40,6% selon une estimation de l'AFP, à partir des données du site prix-carburants.gouv.fr portant sur environ 9.800 stations, et de 40,8%, selon une autre estimation publiée vendredi par Le Figaro.

Franceinfo conclut de son côté que 50% des stations étaient en difficulté ce jour-là.

Résultat, les professionnels de l'hôtellerie qui attendaient une nouvelle saison de remplissage automnal, après deux ans de crise Covid, ne se font guère d'illusions. Selon leurs estimations, la première semaine des congés de la Toussaint s'annonce « morose » mais de placer « de grands espoirs » sur la semaine suivante, comptant sur une amélioration de la situation dans les stations-service, a indiqué le principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration (Umih).

« Petit à petit les réservations reprennent » à mesure que la situation s'améliore au niveau de l'approvisionnement de carburants, a assuré Laurent Duc, président de l'Umih, interrogé samedi sur Europe 1.

Le recul des réservations « n'est plus que de 15 à 20% quand il était de 30 à 40% il y a une semaine » avec « des annulations à la chaîne » au pic des pénuries dans les stations, note M. Duc qui place « de grands espoirs » sur la semaine suivante avec le pont du 1er novembre.

Quoi qu'il en soit, ces chiffres sont, là aussi, plus marqués que ceux anticipés par le gouvernement. « Nous avons des raisons d'être plutôt sereins. On verra ce que ça donnera les prochains jours. Mais il ne devrait pas y avoir de chute massive des réservations », avait prédit la ministre déléguée aux PME et au Tourisme Olivia Grégoire en marge de la Convention pour « un tourisme positif ». « Les réservations ont bougé d'à peu près 3% », avait-elle affirmé.

La triple peine pour le secteur

L'hôtellerie, qui « vient de passer deux années terribles » en raison de la crise sanitaire, qui « souffre du télétravail » et qui fait face à la « concurrence effrénée de meublés touristiques », subit « de plein fouet » les conséquences du mouvement social dans les raffineries, a-t-il ajouté sur RMC.

La CGT, qui a organisé une mobilisation interprofessionnelle mardi dans toute la France, a annoncé deux nouvelles dates pour des grèves et manifestations, les 27 octobre et 10 novembre, afin de ne pas relâcher la pression malgré l'amorce d'une sortie de crise dans le nucléaire et les raffineries.

Jeudi, encore deux sites pétroliers de TotalEnergies restaient en grève et 16,9% des stations-service rencontraient des difficultés d'approvisionnement contre 20,3% la veille et 24,8% mardi. La situation était encore tendue en Auvergne-Rhône-Alpes (25,0%), en Bourgogne-Franche-Comté (29,0%) et en Ile-de-France (25,5%), selon les derniers chiffres du ministère de la Transition énergétique.

(avec AFP)

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