Vacances de la Toussaint : les Français attendent la dernière minute, mais devraient partir malgré tout

Si le mouvement de grève dans les raffineries s'essouffle, l'approvisionnement de carburants dans les stations-service reste lent. À la veille des congés scolaires de Toussaint, encore 20% des stations-service du pays connaissaient des difficultés. Une aubaine pour la SNCF. Quatre millions prendront le train. La ministre déléguée au PME et au Tourisme, Olivia Grégoire, a aussi voulu rassurer les acteurs du tourisme : « Il ne devrait pas y avoir de chute massive de réservations ».
Le littoral breton (ici Saint-Malo) est une destination phare des vacances de la Toussaint.
Le littoral breton (ici Saint-Malo) est une destination phare des vacances de la Toussaint. (Crédits : REUTERS/Charles Platiau)

Les Français vont-ils pouvoir partir en vacances ? À la veille du début des congés scolaires de la Toussaint, la ministre déléguée aux PME et au Tourisme, Olivia Grégoire, s'est voulue rassurante : « Les gens vont partir en vacances», a-t-elle affirmé, tandis que la situation de tensions sur les carburants, provoquées depuis trois semaines par le mouvement de grève dans les raffineries, s'améliore.

Jeudi, encore deux sites pétroliers de TotalEnergies restaient en grève et 16,9% des stations-service rencontraient des difficultés d'approvisionnement contre 20,3% la veille et 24,8% mardi. La situation était encore tendue en Auvergne-Rhône-Alpes (25,0%), en Bourgogne-Franche-Comté (29,0%) et en Ile-de-France (25,5%), selon les derniers chiffres du ministère de la Transition énergétique.

La Première ministre s'est néanmoins montrée rassurante, promettant que « les Français peuvent partir confiants » en vacances, avec « un retour à la normale dans les jours qui viennent », dans un entretien à Libération. « Je ne vais pas vous dire que la situation sera à 100% réglée pour les départs en vacances mais les Français peuvent partir confiants », a insisté Elisabeth Borne, en assurant que « 90% des stations d'autoroute fonctionneront normalement » dès vendredi soir pour le début des congés scolaires de la Toussaint.

Attentisme

La ministre déléguée aux PME et au Tourisme était, elle aussi, confiante. « Nous avons des raisons d'être plutôt sereins. On verra ce que ça donnera les prochains jours. Mais il ne devrait pas y avoir de chute massive des réservations », a ainsi prédit Olivia Grégoire en marge de la Convention pour « un tourisme positif » à Marseille. « Les réservations ont bougé d'à peu près 3% », a-t-elle affirmé.

Pourtant, dans ce contexte, certains Français ont bel et bien commencé à annuler leurs vacances, au risque de remettre en cause la très belle arrière-saison espérée par le secteur du tourisme. « Je devais aller à La Rochelle », raconte Sophie, mère de trois enfants, à l'AFP. « Mais je crains de devoir m'arrêter à mi-chemin, dans ma famille, à Orléans » faute de carburant. Comme elle, d'autres Français hésitent à confirmer leurs réservations, voire renoncent à partir en vacances.

Chez Villages Vacances Familles (VVF), si les annulations restaient encore marginales à cause de la pénurie de carburant, on constatait en début de semaine une phase d'attentisme avec des ventes de dernière minute et un ralentissement de 20 % des réservations ces derniers jours, selon un communiqué publié lundi. « Toujours pas de reprise d'activité au plateau d'appel. Les ventes sont faibles pour le départ de la Toussaint », déplorait VVF, contacté par La Tribune jeudi.

« Nous n'avons plus aucune réservation depuis trois jours. La semaine dernière encore, nous étions complets, ça se remplissait même à la dernière minute », confiait pour sa part à l'AFP Catherine Quesada, gérante de l'hôtel Mignon à Avignon. « Des clients appellent pour nous dire qu'ils sont inquiets et vont peut-être annuler.»

Pas de perturbations notables

Certains professionnels en revanche ne notent pas de perturbations : la Compagnie des Alpes par exemple ne voit pas fléchir les réservations de ses parcs comme le Futuroscope, le Parc Astérix, ou France miniature.

Du côté du comité régional du Tourisme de Bretagne, destination prisée à cette période, on souligne effectivement auprès de l'AFP la difficulté « d'anticiper le comportement des voyageurs » et l'on conçoit que la situation « aura pu freiner les réservations de dernière minute », mais « l'impact sera mineur malgré tout » sur les hébergements marchands. Car à cette période en Bretagne la majorité des vacanciers sont des « clientèles de proximité » et des familles qui séjournent dans une résidence secondaire.

Les Français prendront le train

À défaut de pouvoir prendre la voiture en cas de problème de carburant, les Français prendront le train. « Nous n'enregistrons pas de mouvement particulier d'annulations ces derniers jours », note la SNCF. Même mieux : « on s'attend à une fréquentation en hausse de +10% par rapport à 2019 et l'an dernier ». «Une dynamique positive comme on l'avait vu pendant les vacances de cet été », indique la SNCF. L'entreprise ferroviaire affirme avoir vendu déjà 4 millions de billets TGV, Ouigo et Intercités, dont 1 million de places réservées ces 10 derniers jours.

En moyenne, un Français sur trois part en vacances à la Toussaint. À cette période, les destinations sont majoritairement des zones de proximité. Sans surprise, le littoral reste la destination favorite des vacanciers, notamment ceux de Bretagne et de Normandie. Mais aussi à la campagne, pour des séjours « nature », « bien-être ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 8
à écrit le 21/10/2022 à 21:30
Signaler
Ce ne sont pas les "vacanciers" des métropoles qui ont un problème de circulation mais les habitants des zones peri-urbaines et rurales qui n'ont pas le choix de prendre le train pour se déplacer !

à écrit le 21/10/2022 à 9:51
Signaler
"les Français attendent la dernière minute" Non, non,hier soir ,il y avait de gros bouchons direction Nantes ,Lyon etc..

à écrit le 20/10/2022 à 18:29
Signaler
Mais quels sont les Français qui partent en vacances pendant les vacances de Toussaint quand tant de français ne partent jamais, même pas pendant l'été ? J'attends la réponse des économistes.

le 21/10/2022 à 8:49
Signaler
Pour la pluspart,des citadins qui s’échappent de leur ville ou quartier dès qu’ils peuvent.Le bruit,la circulation,la promiscuité sont pénibles et donc ,ceux qui ont les moyens fuient.Je me suis aussi posé cette question et arrivé à cette conclusion....

le 21/10/2022 à 9:26
Signaler
C'est peut être pour aller mettre des chrysanthèmes sur la tombe de pépé et mémé ?

le 21/10/2022 à 13:41
Signaler
Ce choix de partir en vacances ne relève pas de l'économie ou de moyens mais des aspirations de chacun d'avoir ou non envie de changer d'air et d'horizon .

le 21/10/2022 à 14:04
Signaler
@ldx. Pour changer d’air et d’horizon,il faut quand même des moyens( transport,location ou les deux)!

le 21/10/2022 à 21:46
Signaler
C'est surtout un problème de parisiens. ça a l'air tellement pénible de vivre dans cette ville. ils se font plus de mal qu'autre chose de venir au grand air après cette pollution.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.