Grèves : Pécresse demande le remboursement intégral des voyageurs à la SNCF et la RATP

Par AFP  |   |  676  mots
(Crédits : M. Ruelle / La Tribune)
La présidente de la région Ile-de-France a demandé, ce jeudi 19 décembre, le remboursement intégral de l'ensemble des voyageurs pour chaque jour de grève contre la réforme des retraites qui dure depuis maintenant deux semaines. Elle souhaite lancer une plateforme à cet effet en janvier.

La grève continue dans les transports et la galère pour les Franciliens privés de transports en commun en dépit de l'achat de leur abonnement Navigo aussi. Raison pour laquelle la présidente de la région Ile-de- France Valérie Pécresse, également à la tête d'Ile-de- France Mobilités, a demandé, ce jeudi 19 décembre, à la RATP et la SNCF "de rembourser les voyageurs intégralement pour tous les jours de grève".

Jusqu'à présent, la SNCF et la RATP ont promis des indemnisations des voyageurs. Mais ces dernières ne pourraient être attribuées que sur les lignes "où le service minimum n'aura pas été respecté", indiquait la semaine dernière le directeur de SNCF Transilien. Ce remboursement partiel ne convient pas à l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche qui évalue à "environ 100 millions d'euros" le coût pour deux semaines de perturbations. "Qu'on ne m'oppose pas le fait que sur certaines lignes il y aurait du service de fait, car la vérité c'est que pour tous les voyageurs, le service minimum a été égal à quasi zéro", a-t-elle tranché.

Les modalités de remboursement décidés à la fin de la grève

"Moralement", la RATP et la SNCF "le doivent aux voyageurs car c'est juste une souffrance inexprimable", a-t-elle insisté en annonçant le lancement d'une plateforme dédiée et unique qui permettra aux abonnés Navigo de faire leurs demandes de remboursement.

Elle devra être mise en place "le plus rapidement possible, en fonction de la date de fin de la grève", a précisé Ile-de-France Mobilités. Pour cela "il faut encore l'accord des opérateurs pour ce remboursement et je demande à l'Etat, tutelle politique et économique de ces opérateurs, de faire ce geste", a insisté Valérie Pécresse.

Les modalités de remboursement décidées à la fin de la grève

"La RATP a pleinement conscience de l'impact potentiel (du) mouvement pour la vie des Franciliens. Elle appliquera bien entendu le contrat qui la lie à son autorité organisatrice Ile-de-France Mobilités s'agissant des remboursements", a indiqué un porte-parole de la RATP.

"Il y aura un dédommagement, mais les modalités seront décidées après la fin de la grève", a ajouté une porte-parole de SNCF Transilien (la branche des trains de banlieue franciliens). En cas de grève, la SNCF est engagée par contrat avec Ile-de-France Mobilités à assurer au moins un train sur trois. La RATP, elle, a une obligation contractuelle de 50% en heure de pointe (sur les RER A, RER B, le métro et le réseau de surface).

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Par ailleurs, Valérie Pécresse a aussi souhaité qu'après cette grève, "on négocie une nouvelle loi qui dise que lorsqu'on est un monopole qui touche à quelque chose d'aussi fondamental que le droit d'aller travailler, on est soumis à des astreintes, comme on l'est quand on est médecin dans un hôpital public" : on peut être gréviste et "porter un brassard" l'indiquant, mais "on continue à faire son travail".

Alors que le Premier ministre Edouard Philippe doit réunir l'ensemble des organisations syndicales et patronales ce jeudi après-midi pour tenter de trouver une sortie de crise, Mme Pécresse a estimé que "sans mesure d'âge il n'y aura pas de sauvetage des retraites". Selon elle, il aurait mieux valu repousser l'âge légal de départ plutôt que mettre sur la table un âge-pivot, "une mesure pas franche, pas efficace, et qui peut faire des retraités pauvres à la fin s'ils partent à 62 ans avec une retraite minorée".