Vers une prolongation des mesures de la BCE après 2020

Par AFP  |   |  484  mots
(Crédits : Ralph Orlowski)
Le programme d'urgence de la Banque centrale européenne pour faire face à la pandémie du coronavirus(PEPP), via des rachats massifs de dette, "pourrait être prolongé" au-delà de la fin 2020, a annoncé; ce jeudi 30 avril, la présidente de l'institution, Christine Lagarde.

Le dispositif de 750 milliards d'euros, lancé en mars pour amortir le choc économique déclenché par la pandémie de coronavirus, "sera poursuivi jusqu'à ce que (la BCE) estime que la crise du coronavirus est passée, et dans tous les cas jusqu'à la fin de l'année", a expliqué Mme Lagarde lors d'une conférence de presse virtuelle. "Le PEPP est le meilleur outil dont nous disposons" pour contrer le choc économique du coronavirus, a-t-elle ajouté.

Dans ce cadre, la BCE est prête à revoir la "composition" du PEPP - c'est-à-dire la répartition des rachats de dette publique ou privée rachetés par la BCE - et sa "taille", et ce "autant que nécessaire" et "aussi longtemps" qu'il le faudra, indique le communiqué de décision de politique monétaire. Si le PEPP répond à des règles d'achats souples, la question n'a pas été débattue jeudi d'y intégrer des obligations devenues "pourries" en raison de leur dégradation par les agences de notation financière, a précisé Mme Lagarde. Cette exception vaut toutefois déjà pour des titres émis par la Grèce.

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Le programme d'urgence n'est cependant qu'une partie des outils anti-crise de la BCE qui a "une puissance de feu de plus de 1.000 milliards d'euros", a mis en avant sa présidente. Lors de la réunion du conseil des gouverneurs de jeudi, la BCE a pour l'essentiel maintenu son arsenal anti-crise, à l'exception de ses prêts géants aux banques rendus encore plus favorables. L'institut monétaire va notamment dépenser 120 milliards d'euros supplémentaires d'ici décembre au titre de l'assouplissement quantitatif ou "QE", son programme de soutien à l'économie lancé en mars 2015.

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Par ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu'elle allait rémunérer encore mieux les banques qui lui empruntent de liquidités mais elle a laissé les grandes lignes de sa politique monétaire inchangées tout en se disant prête à prendre de nouvelles initiatives face à la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus.

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Elle rémunérera désormais à un taux de 0,5% les banques qui participent à ses opérations de refinancement à long terme (TLTRO), et même à 1% pour les liquidités consacrées à des prêts aux entreprises et aux ménages. Les taux d'intérêt directeurs, eux, sont inchangés, comme attendu: le taux de refinancement reste fixé à zéro, le taux de la facilité de dépôt à -0,50% et le taux de prêt marginal à 0,25%.

Les Bourses européennes ont creusé leurs pertes quelques minutes après ces annonces, l'indice Stoxx 600 perdant près de 1% alors qu'il cédait moins de 0,4% juste avant.