Après le Japon, quels autres accords commerciaux pour le Royaume-Uni ?

Par Jean-Baptiste Oubrier, AFP  |   |  739  mots
Photo d'illustration. Hors de l'UE, le Royaume-Uni espère réaliser la vision d'une "Global Britain" des artisans du Brexit. (Crédits : Dado Ruvic)
Si les discussions avec l'Union européenne concentrent l'essentiel de l'attention - l'UE étant, de loin, le principal partenaire commercial du Royaume-Uni - des négociations avec de nombreux autres pays sont actuellement en cours, et notamment avec les États-Unis, interlocuteur de poids lui aussi.

Le Royaume-Uni a remporté vendredi un premier succès commercial post-Brexit en nouant un accord de libre-échange avec le Japon, mais le plus dur reste à faire avec des négociations en cours ardues, notamment avec l'Union européenne.

Hors de l'UE, le Royaume-Uni espère réaliser la vision d'une "Global Britain" des artisans du Brexit, dont le Premier ministre Boris Johnson, et obtenir des accords potentiellement plus avantageux avec divers pays pour remplacer ceux qui avaient été négociés par l'UE. Avec les États-Unis en tête de la liste. Tour d'horizon.

Les accords en discussion

  • Union européenne

Il s'agit des discussions en cours les plus ambitieuses pour Londres, puisque l'UE est, de loin, son principal partenaire commercial, représentant environ la moitié de ses échanges extérieures.

L'économie britannique est très étroitement imbriquée dans celles du continent, que ce soit dans l'industrie, l'alimentation ou la finance.

L'objectif est de conclure un vaste accord commercial, qui permette de conserver des échanges fluides sans droits de douane et puisse entrer en vigueur le 1er janvier 2021 à l'issue de la période de transition.

Les négociations n'avancent pas et la tension est à son comble cette semaine avec la volonté de Londres de revenir sur certains points de l'accord de divorce signé fin 2019.

Le Premier ministre Boris Johnson s'est donné jusqu'à la mi-octobre pour trouver un terrain d'entente sur la future relation, sans quoi le Royaume-Uni se dirigera vers un "no deal" ou Brexit sans accord commercial.

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Ce scénario passerait par le retour des droits de douane sur un ensemble de produits, dans l'alimentation ou les composants industriels notamment, avec des risques importants pour l'économie qui se remet à peine du choc de la pandémie.

  • États-Unis

C'est l'autre gros morceau pour Londres qui voulait au départ négocier et conclure un accord, soutenu par Donald Trump, en même temps que celui discuté avec l'UE.

Le Premier ministre Boris Johnson a même donné satisfaction sur le plan diplomatique à Washington en décidant d'exclure le chinois Huawei de son réseau 5G.

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Mais les discussions avancent lentement et il semble difficile d'envisager une issue positive avant l'élection présidentielle américaine de novembre.

Les dernières escarmouches entre Londres et Bruxelles n'arrangent pas les choses et la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a averti qu'il n'y aurait "aucune chance" d'accord si Londres violait le traité international sur le Brexit.

Les négociations avec les États-Unis pourraient en outre buter sur le volet des produits alimentaires. Pour conclure un accord, le Royaume-Uni pourrait devoir accepter d'importer des produits, comme le poulet lavé aux chlore ou le boeuf aux hormones, aux normes bien moins strictes que celles de l'Union européenne.

  • Australie et Nouvelle-Zélande

Les discussions formelles ont débuté ces derniers mois avec ces deux pays. Londres espère obtenir avec chacun des deux un accord de libre-échange qui couvre 80% du commerce au cours des trois prochaines années.

  • Canada, Égypte, Mexique, Singapour, Turquie, Algérie

Le Royaume-Uni discute avec eux pour reproduire sur une base bilatérale les accords dont il bénéficiait en tant qu'État membre de l'UE, mais sans résultats pour l'heure.

Les accords conclus

  • Japon

L'accord de principe dévoilé vendredi, qui doit encore être signé, est le plus important conclu à ce jour par le Royaume-Uni depuis le Brexit effectif le 31 janvier dernier.

Il réplique à celui entré en vigueur entre l'UE et le Japon l'an dernier, mais avec des bénéfices supplémentaires notamment dans la mobilité des personnes ou l'exportation de biens alimentaires.

Le Royaume-Uni va profiter d'une forte baisse des droits de douane sur l'exportation de porc et bœuf britannique, ou sur les importations de pièces détachées japonaises pour l'automobile.

Londres précise en outre que l'accord noué avec le Japon est une étape importante pour rejoindre le traité commercial transpacifique (CPTPP) qui regroupe plusieurs pays d'Asie et du continent américain.

  • Corée du Sud, Suisse, Israël, Maroc, Tunisie

Le Royaume-Uni a conclu avec ces pays des accords commerciaux qui prendront effet à partir du 1er janvier et remplaceront ceux dont bénéficiait le pays grâce à son appartenance à l'UE.