Royaume-Uni : un Brexit en panne mais un PIB britannique qui poursuit son rebond (+6,6% en juillet)

Il s'agit du troisième mois consécutif de hausse pour le PIB, qui n'a récupéré toutefois pour l'heure que la moitié du terrain perdu en raison du choc de la pandémie, précise l'ONS. Mais le pays reste marqué par le plongeon de plus de 20% du PIB au 2e trimestre, et le gouvernement est appelé à maintenir ses mesures de soutien, notamment aux secteurs les plus fragilisés.
Les entreprises, qui s'inquiètent en parallèle des risques d'un Brexit sans accord compte tenu du blocage des discussions entre l'UE et le Royaume-Uni, redoutent désormais le retrait fin octobre du dispositif de chômage partiel, qui limite jusque-là la casse sociale.
Les entreprises, qui s'inquiètent en parallèle des risques d'un Brexit sans accord compte tenu du blocage des discussions entre l'UE et le Royaume-Uni, redoutent désormais le retrait fin octobre du dispositif de chômage partiel, qui limite jusque-là la casse sociale. (Crédits : Simon Dawson)

Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a grimpé de 6,6% en juillet sur un mois, poursuivant son rebond à la faveur de la réouverture de l'économie après le confinement, a annoncé vendredi le Bureau national des statistiques (ONS).

Il s'agit du troisième mois consécutif de hausse pour le PIB, qui n'a récupéré toutefois pour l'heure que la moitié du terrain perdu en raison du choc de la pandémie, précise l'ONS.

Récession historique avec un plongeon de plus de 20% au 2e trimestre

Le Royaume-Uni est encore ébranlé par une récession historique déclenchée par la mise à l'arrêt au printemps de l'économie afin de freiner la propagation du Covid-19.

Le PIB a plongé de plus de 20% au deuxième trimestre, mais l'essentiel de l'effondrement s'est produit en avril au plus fort du confinement.

Depuis, l'activité économique se relève progressivement, avec une hausse du PIB de 2,4% en mai, puis de 8,7% en juin et donc de 6,6% en juillet, mois qui a vu la réouverture des bars et restaurants.

Un rebond certes, mais incertitude de grande ampleur sur la reprise

Mais si le rebond est enclenché, l'incertitude reste grande sur l'ampleur de la reprise, surtout compte tenu de la poussée actuelle de l'épidémie au Royaume-Uni qui a conduit le gouvernement à interdire les rassemblements de plus de six personnes en Angleterre.

"Même si elle est bien sur le chemin de la reprise, l'économie britannique doit encore récupérer la moitié du PIB perdu depuis le début de la pandémie", note Darren Morgan, statisticien pour l'ONS.

Il évoque l'amélioration de l'activité pour les pubs, les coiffeurs, les ventes de voitures, l'industrie et la construction, même si la majorité des secteurs n'ont pas retrouvé leur niveau d'avant la crise sanitaire.

L'activité économique très endommagée par la pandémie

La pandémie fait néanmoins de très lourds dégâts, notamment dans le commerce, la restauration et le transport aérien, avec des dizaines de milliers de suppressions d'emplois et des faillites.

Les entreprises, qui s'inquiètent en parallèle des risques d'un Brexit sans accord compte tenu du blocage des discussions entre l'UE et le Royaume-Uni, redoutent désormais le retrait fin octobre du dispositif de chômage partiel, qui limite jusque-là la casse sociale.

Appel au gouvernement pour maintenir les mesures de soutien

Mouvements patronaux, syndicats et opposition travailliste appellent le gouvernement à ne pas interrompre brutalement son soutien et à cibler par exemple les secteurs les plus fragiles.

C'est également la position de la puissante commission du Trésor du Parlement britannique qui demande vendredi au ministre des Finances Rishi Sunak de revoir sa décision de mettre fin au chômage partiel.

"Je sais que de nombreuses personnes sont à juste titre inquiètes pour les prochains mois ou ont déjà vu leur emploi ou leurs revenus affectés. C'est pourquoi soutenir les emplois est notre première priorité", a assuré M. Sunak, en commentant les chiffres du PIB vendredi dans un communiqué.

Commentaires 6
à écrit le 09/01/2021 à 4:58
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Je partage entièrement les commentaires Le peuple est comme d habitude le dindon de la farce Notre pays est à bout de souffle Le système de santé est hs et a la place de dire la vérité le gouvernement préfère s enliser dans des absurdités On ...

à écrit le 12/09/2020 à 11:11
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Les commentateurs lobbyistes passent leur temps à nous expliquer à C dans l'Air et ailleurs que le Royaume Uni est au bord de la banqueroute. Plus pragmatique que la France, les anglais commencent par traiter leurs problèmes internes en réduisant dra...

le 12/09/2020 à 12:01
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C'est pire que cela, nos cadres supérieurs européens sont persuadés que la crise que connait le RU date du brexit alors que cela date de bien avant. Mais bon que l'histoire soit révisée en UERSS empire prévu pour durer mille ans n'est pas étonnant. ...

à écrit le 12/09/2020 à 10:42
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Même au RU l'argent public se doit de compenser la chute de l'économie, et toujours personne pour remettre en cause notre obsolète système économique totalement inadapté à la situation actuelle. Si ils confinent où nous obligent à porter des masq...

à écrit le 12/09/2020 à 7:53
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Comparaison n'est pas raison. Le Sterling certes a baisse de 20%, cela pour une future relance par rapport a un euro sur evalue. A l'opposee l'euro vaut trop cher et une speculation est en route au profit du $ et de son commerce exterieur florissan...

à écrit le 11/09/2020 à 18:47
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A destination des chantres du Brexit apocalypse...

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