Bernard Arnault alerte sur les "effets pervers" de la taxe mondiale sur les sociétés

Par latribune.fr  |   |  390  mots
"Si j'ai bien compris, il est question de faire payer à ces entreprises qui sont basées en Irlande un impôt en Irlande et non pas en France. Les entreprises américaines paieraient ce surcroît d'impôts aux Etats-Unis alors que ce qui me paraitrait justifié, c'est que l'impôt soit payé en France pour les bénéfices réalisés en France", a-t-il déclaré sur RTL. (Crédits : BENOIT TESSIER)
Le PDG du groupe LVMH affiche son scepticisme sur l'efficacité de l'impôt minimum mondial, décidé par les pays du G7 début juin. La mise en place d'une imposition commune sur les bénéfices des multinationales vise à mettre fin à la concurrence fiscale entre les pays.

La taxation commune internationale changera-t-elle la donne ? Pas vraiment selon Bernard Arnault. Le PDG du groupe LVMH estime même que l'accord instaurant un taux plancher d'impôt sur les sociétés à l'échelle mondiale pourrait avoir "certains effets pervers".

Bernard Arnault juge que cette harmonisation ne permettra pas de régler le problème des multinationales qui ne paient pas leur juste part en France.

"Si j'ai bien compris, il est question de faire payer à ces entreprises qui sont basées en Irlande un impôt en Irlande et non pas en France. Les entreprises américaines paieraient ce surcroît d'impôts aux Etats-Unis alors que ce qui me paraîtrait justifié, c'est que l'impôt soit payé en France pour les bénéfices réalisés en France", a-t-il déclaré sur RTL.

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"Le seul problème de la taxe qu'on est en train d'étudier, d'après ce que j'ai compris, c'est que je pense qu'elle ne va pas régler ce problème là", a poursuivi Bernard Arnault.

"Je crois donc qu'il y a certains effets pervers dans la loi, le système qui est actuellement à l'étude".

Taxe minimale d'au moins 15%

Pourtant, l'impôt minimum, s'il s'appliquait à tous les pays, vise à ponctionner les multinationales qui réalisent des bénéfices sans les déclarer auprès des services fiscaux du pays étranger où se trouvent les clients et les consommateurs.

Mi-juin, les dirigeants du G7 réunis en Grande-Bretagne ont validé le principe de l'instauration d'un impôt mondial minimum d'au moins 15% sur les sociétés ainsi que des seuils pour éviter justement le transfert des bénéfices imposables des grands groupes dans d'autres pays que ceux où ces sommes sont générées.

Mais malgré l'accord, la question fait encore débat. L'Irlande par exemple est opposée à cette taxe. De plus, à peine engagés, certains freinent des quatre fers. C'est le cas de Londres fait pression pour que la City soit exemptée de ce futur système, par crainte que les banques mondiales ayant leur siège à Londres ne soient affectées.

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 (Avec AFP)