Comment le revenu universel pourrait doper l'économie américaine

Par Hugo Baudino  |   |  363  mots
1.000 dollars par personne et par mois, voici le revenu universel idéal pour l'économie américaine, selon le Roosevelt Institute.
En partant d'un modèle de macro-économie d'inspiration keynésienne, qui met donc l'investissement public et la consommation en avant, les chercheurs du Roosevelt Institute ont élaboré quelques scénarios de mise en place d'un revenu universel aux Etats-Unis. Et les estimations sont très positives...

Un revenu universel de 1.000 dollars par mois, pour une croissance qui accélère de 12,56% sur huit ans. Les économistes du Roosevelt Institute, organisme plutôt classé à gauche, ont publié une étude relayée par Fortune dont les prédictions font état d'un revenu universel qui relancerait totalement la croissance américaine à moyen terme.

L'étude explore l'impact du revenu universel sur l'économie en se basant sur deux scénarios, qui diffèrent sur le financement de la mesure. L'un utilise un accroissement de la dette fédérale des Etats-Unis, l'autre repose sur une hausse de la fiscalité des ménages. Ensuite, pour chacun des deux financements, trois montants de revenu universel, ou Universal Basic Income (UBI) en VO, sont appliqués : 1.000 dollars par mois pour chacun des adultes, 500 dollars mensuels par adulte ou 250 dollars mensuels versés aux parents pour chacun de leurs enfants.

Un modèle optimiste... pour des estimations très positives

Pour estimer les effets de tel ou tel scénario, le Roosevelt Institute a donc appliqué un modèle économique de type keynésien, le modèle Levy. Ce modèle macro-économique repose, en résumé, sur la relance par l'investissement public et la consommation. En appliquant ce modèle, dont le Roosevelt Institute admet qu'il est plutôt optimiste, un revenu universel, financé par la dette, de 1.000 dollars par personne aux Etats-Unis produirait donc un résultat impressionnant : un gain de croissance de 12,56% sur huit ans. En appliquant le plus petit dispositif, soit les 250 dollars mensuels par enfant, le gain de croissance ne serait que de 0,79%.

Si le financement était effectué par une hausse de la fiscalité, l'effet serait nul, à part si on prend en compte les effets de redistribution. En d'autres termes, il faut partir du principe suivant : "un dollar dans les mains d'un ménage aux faibles revenus entraîne des dépenses de consommation plus importantes". Dans ce cas de figure, un revenu universel financé par une hausse de la fiscalité entraînerait également des retombées positives pour la croissance du pays. Alors, le revenu universel, un dispositif gagnant-gagnant ?

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